Fièvre aphteuse en Algérie : pas de danger pour la santé des citoyens

Alors qu'une épidémie de fièvre aphteuse se propage sur le territoire algérien au sein de la filière bovine depuis quelques semaines, la confusion hante les esprits. Nombreux sont ceux qui désormais refusent de consommer de la viande de peur d'être à leur tour contaminés. La fièvre aphteuse représente-t-elle un danger pour l'homme ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Fièvre aphteuse en Algérie : pas de danger pour la santé des citoyens

Depuis quelques semaines, les bovins migrant sur le territoire algérien sont en proie à une épidémie de fièvre aphteuse. Le foyer de l'infection s'est déclaré dans la région de Sétif, située au nord-est du pays, à la suite de l'arrivée frauduleuse sur le territoire de bovins contaminés provenant de Tunisie, selon les informations relayées par l'agence de presse algérienne, Algérie Presse Service (APS), le 27 juillet 2014. L'épidémie s'est rapidement répandue vers l'ouest et le centre du pays atteignant 23 autres régions au 18 août 2014, selon l'APS.

La psychose au sein de la population

Les réactions au sein de la population algérienne ne se sont pas faites attendre. De nombreux Algériens ont décidé de boycotter la viande de bovins par mesure de sécurité. À tort, puisque la fièvre aphteuse ne présente aucun danger pour la santé de l'homme. Il 'agit d'une maladie virale propre à l'animal. Elle se manifeste par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales et nasales ainsi que sur les onglons.

Les vaches affectées par la maladie souffrent de faiblesse, et d'une diminution de leur production laitière. Des symptômes chez l'animal qui n'affectent pas l'homme. Le ministre de l'Agriculture et du développement rural algérien, Abdelouhab Nouri, a assuré à l'APS, le 11 août 2014, Blida (Algérie), que "la consommation de viande et de lait de vache ne présente aucun risque sur la santé des citoyens".

La fièvre aphteuse est sans danger pour l'homme

La contamination humaine est possible mais très rare. Elle peut survenir en cas de consommation de lait cru contenant de grandes quantités de virus. Ce risque reste toutefois limité. Quant à la contamination par la consommation de viande infectée, elle est considérée comme nulle, selon le ministère de l'Agriculture. De très rares cas humains se sont traduits par l'apparition de signes bénins : aphtes buccaux et vésicules entre les doigts, accompagnés d'une petite fièvre.

Bien que la fièvre aphteuse soit la maladie la plus contagieuse chez l'animal, elle ne présente "aucun danger pour l'homme", assure également le ministère français de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt.

Interdire les déplacements de bétails lors d'une épidémie

Pour faire barrage à la propagation de la maladie au sein du territoire, les autorités algériennes ont interdit le déplacement des animaux sans autorisation officielle. "La maladie est virale et les voies de transmission sont multiples, mais la principale cause reste le déplacement du cheptel contaminé", explique Abdelmalek Bouhbal, contrôleur général des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du développement rural, selon une information rapportée par l'APS, le 18 août 2014.

Anticiper la diffusion d'une épidémie dans le secteur bovin n'est pas une mince affaire. Surtout, lorsque les maladies menacent la santé de l'homme comme dans le cas de la grippe H1N1 ou encore de la grippe aviaire. En juin 2012, une équipe de chercheurs franco-italienne du CNRS et de l'Inserm, a présenté une cartographie permettant de répertorier les mouvements de bétails afin d'obtenir une traçabilité de l'agent pathogène en cas d'épidémie. Ce dispositif pourrait se présenter comme une piste de réflexion pour l'Algérie. Un pays qui compte deux millions de têtes de bovins et où la fièvre aphteuse n'était pas apparue depuis 1999, selon les informations de l'APS.