Fièvre Ebola : l'épidémie présente dans le Sud de la Guinée, la capitale reste épargnée

La fièvre Ebola sévit dans le Sud de la Guinée depuis le début du mois de février 2014. Elle est déjà responsable de quelques dizaines de morts. Selon un communiqué de l'Unicef, la maladie aurait atteint la capitale du pays et serait responsable de trois cas de fièvre hémorragique ayant provoqué la mort de deux personnes. Une information qui a été démentie par l'Institut Pasteur de Dakar.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Fièvre Ebola : l'épidémie présente dans le Sud de la Guinée, la capitale reste épargnée

La nature des cas de fièvre hémorragique sévissant dans la capitale guinéenne reste encore inconnue. "Pour l'instant, il n'y a pas de fièvre Ebola à Conakry, mais une fièvre hémorragique dont la nature reste à déterminer", a déclaré le Dr Kéïta, après avoir reçu les premiers résultats d'analyses effectuées à l'Institut Pasteur de Dakar, dans la nuit du 23 mars 2014. Ces déclarations contredisent les informations données juste avant par les Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) affirmant que la maladie, due à Ebola, s'était "propagée rapidement des communautés de Macenta, Guéckédou, et Kissidougou (sud, ndlr) à la capitale, Conakry".

Des résultats négatifs pour la fièvre Ebola dans la capitale

Selon le Dr kéïta, "l'Institut Pasteur de Dakar a travaillé en urgence toute la nuit dernière [de dimanche 23 mars au lundi 24 mars, ndrl] sur des échantillons prélevés sur des (cas) suspects ici à Conakry qui se sont tous avérés négatifs. Dans les prochaines heures les résultats des examens de l'institut Pasteur de Dakar nous en diront plus".

Dans un communiqué rendu public lundi 24 mars 2014, à l'issue d'une réunion dimanche à Conakry, le ministère guinéen de la Santé et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquent que "la Guinée a enregistré du mois de janvier au 23 mars, un nombre total de 87 cas suspects de fièvre hémorragique virale dont 61 décès", essentiellement dans le Sud. Les premières analyses d'échantillons effectuées par l'institut Pasteur de Lyon avaient montré que ces cas de fièvre hémorragique dans le sud de la Guinée étaient dus au virus Ebola.

Cette maladie virale provoque des "fièvres hémorragiques", figurant parmi les plus contagieux et mortels chez l'homme, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n'existe aucun traitement ni vaccin. Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés.

Le personnel médical en première ligne

"Ebola est une maladie extrêmement grave et l'Unicef a pris immédiatement des mesures pour réduire les risques pour les enfants de Guinée", a ajouté le Dr Ag Ayoya.

En collaboration avec le ministère guinéen de la Santé, l'Unicef a rapidement livré dans les zones les plus affectées cinq tonnes de médicaments et d'équipements médicaux tels que des gants, nattes plastiques, couvertures, protège-nez, et des solutions de réhydratation orale et intraveineuse pour protéger le personnel médical et traiter les malades.

L'organisation a aussi "accentué la communication sur le terrain pour informer et sensibiliser le personnel médical et la population sur les mesures à prendre afin d'éviter de contracter Ebola", a encore indiqué le médecin.

La maladie est particulièrement dévastatrice parce que les personnels médicaux sont parmi les premières victimes, ce qui menace le déroulement des soins dans un pays qui souffre déjà d'un manque de personnel médical.

"Au moins huit agents de santé ont été tués à ce jour", a indiqué l'Unicef.

Les cadavres sont aussi un vecteur de transmission du virus Ebola

Le virus Ebola tire son nom d'une rivière du nord de la République démocratique du Congo où il a été repéré pour la première fois en 1976, alors que ce pays s'appelait le Zaïre. Depuis, il a provoqué la mort d'au moins 1.200 personnes pour 1.850 cas avérés.

On juge que les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission, mais on sait aussi que le virus Ebola peut se transmettre par manipulation d'animaux porteurs du virus, vivants ou morts.

L'ambassade de France à Monrovia, capitale du Liberia voisin, a conseillé aux Français de ne pas se rendre dans les zones touchées en Guinée ni dans les zones du nord du Liberia proches de la frontière entre les deux pays.

 

Le virus Ebola provoque de fortes fièvres hémorragiques se caractérisant par une brusque montée de la température, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d'éruptions cutanées, d'insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d'hémorragies internes et externes.

Cette maladie virale survient principalement dans les villages isolés d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest. Les chauves-souris seraient les vecteurs naturels du virus Ebola. Ce dernier se transmet à l'homme à partir des animaux sauvages et se propage dans les populations par transmission interhumaine. À ce jour, il n'existe ni traitement, ni vaccin pour traiter la maladie, que ce soit pour l'homme ou pour l'animal.