Masques, gels… Alerte sur des contrefaçons de mauvaise qualité

La crise du coronavirus a entraîné une hausse du trafic des produits médicaux contrefaits, alerte l’ONU. En Europe, la Commission s’inquiète de la vente en ligne de produits défectueux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Maridav

Un trafic criminel… de masques et de désinfectants. La pandémie de coronavirus a entraîné une augmentation du trafic de gels désinfectants, de masques et d'autres produits médicaux de mauvaise qualité ou contrefaits, susceptibles de mettre en danger leurs utilisateurs, a averti l'ONU ce mercredi 8 juillet.

A l’origine de ce trafic : des groupes criminels organisés, exploitant les peurs et les incertitudes entourant le virus, explique l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans un rapport.
Et cet office s’attend à ce que les criminels se concentrent sur le trafic de vaccins contre le Covid-19, lorsque celui-ci sera mis au point. "La santé et la vie sont menacées par des criminels exploitant la crise du Covid-19 pour profiter de l'anxiété du public et de la demande accrue d'équipements de protection individuelle et de médicaments", a ainsi déclaré la directrice générale de l'ONUDC, Ghada Waly, dans un communiqué.

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121 arrestations en mars

Une opération internationale coordonnée par Interpol entre 90 pays et ciblant les ventes illégales de médicaments et de produits médicaux en ligne a déjà conduit en mars à 121 arrestations dans le monde et à la saisie de masques faciaux défectueux et de plus de 14 millions de dollars (soit 12 millions d'euros).

Par rapport à une opération similaire menée en 2018, Interpol a relevé une augmentation d'environ 18% des saisies de médicaments antiviraux non autorisés et une augmentation de plus de 100% des saisies de chloroquine non autorisée, un traitement antipaludéen utilisé dans certains pays pour soigner les patients atteints de coronavirus.

Pour organiser ce trafic et diffuser des produits contrefaits et de qualité inférieure, les groupes criminels "(ont profité) des lacunes des réglementations nationales et de la surveillance" regrette Ghada Waly.
L'ONUDC a donc appelé à une coopération internationale accrue, à un renforcement des cadres juridiques et des sanctions et à une formation plus pointue pour ceux qui travaillent dans le secteur des produits médicaux.

En Europe, gare aux produits vendus en ligne

Même inquiétude concernant la qualité des produits vendus en ligne pendant la pandémie en Europe. La Commission européenne a ainsi lancé une série de tests sur des masques, des combinaisons de protection et des gels désinfectants pour vérifier qu’ils étaient sans danger et conformes aux règles de l'Union Européenne (UE).

Et le commissaire à la Justice Didier Reynders a mis en garde mardi 7 juillet contre les produits, parfois présentés comme des "remèdes miracles", qui sont apparus par millions sur internet pendant la crise du coronavirus. Il a également dénoncé les "vendeurs qui trouvent de nouveaux moyens d'exploiter la vulnérabilité des consommateurs et de contourner les contrôles existants pendant la pandémie".

"Retirer très vite un certain nombre d’annonces"

A la date du 1er juillet, 63 notifications ont été lancées via le système d'alerte rapide européen concernant des masques et une dizaine d'autres concernant des combinaisons de protection, des désinfectants pour les mains ou encore des "baguettes" de désinfection par UV. Des mesures de suivi ont été prises en conséquence, précise la Commission dans un communiqué.
Celle-ci a donc sollicité la coopération des principales "places de marché", dont Amazon, Ebay, AliExpress ou Cdiscount. "La démarche a surtout consisté à leur demander de retirer très vite un certain nombre d'annonces et de produits des plateformes en ligne", a précisé Didier Reynders lors d'une conférence de presse.

Le commissaire a également été en contact avec les responsables des douanes en Chine pour un travail en amont sur la sécurité des produits exportés. "Il y a des enquêtes qui ont été lancées concernant l'arrivée sur le marché d'un certain nombre de produits qui posent des problèmes de sécurité", a-t-il indiqué. Des tests vont continuer d'être réalisés dans les prochains mois sur les produits liés au coronavirus.