Coronavirus : bannie des arènes, la Lucha libre s’adapte

Fini le brouhaha des arènes, place au calme de la nature. La Lucha libre a dû se réinventer à cause de la Covid-19.

Victoire Panouillet
Rédigé le , mis à jour le
La Lucha libre est une tradition populaire au Mexique.
La Lucha libre est une tradition populaire au Mexique.

La lucha libre vit des heures sombres. Ce catch aérien et spectaculaire, dont les combats sont très rapides et moins violents que ceux de son cousin américain, ne peut plus se pratiquer devant un public. 

Solidement ancré dans la culture populaire mexicaine, il manque à ses spectateurs, tout comme ces derniers manquent aux sportifs : “On ressent un vide, un trou, parce que c’est le public qui motive, qui fait grandir l’énergie, l’hyperactivité, le désir de gagner”, reconnaît à l’AFP Shocker, un lutteur expérimenté. 

Catcher dans une réserve naturelle

La pandémie a forcé les arènes à fermer leurs portes, mais la traditionnelle lutte a trouvé un autre terrain de jeu : la nature. L‘une des deux fédérations dominantes de catch au Mexique, le Consejo Mundial de Lucha libre (CMLL), réalise désormais ses spectacles sur les îlots de Xochimilco, au sud du pays, mais sans public. 

Cette réserve naturelle est uniquement accessible en barque, grâce à un réseau de canaux construits par les Aztèques. “A cause de la pandémie, s’affronter dans une arène fermée est impossible. C’est pourquoi nous avons décidé de nous déplacer dans ce lieu magique”, explique à l’AFP Ciclónico, un impressionnant catcheur au visage entièrement couvert d’un masque qui représente un axolotl, sorte de salamandre qu’on peut trouver dans la végétation de Xochimilco.

Récolter des fonds

Au milieu d’une végétation luxuriante, un ring a été monté. Les luchadores s’y affrontent dans des joutes enregistrées et diffusées en ligne afin de collecter des fonds indispensables à la survie de ce sport. La vidéo est vendue au prix de 30 pesos (un peu plus d'un euro). L’argent collecté est distribué aux luchadores.

Pour rappeler la situation sanitaire du pays, où 50 000 personnes sont décédées et 450 000 contaminés, une boule verte en papier mâché en forme de gros virus est suspendue à un arbre. 

Un sport incontournable

Le catch est une institution au Mexique, mais aussi aux Etats-Unis. Là-bas, la principale fédération de catch, la World Wrestling Entertainment (WWE), a obtenu dès le 9 avril le statut de “service essentiel” en Floride, au même titre que les hôpitaux ou les pompiers. 

“On crée du lien social. La WWE et ses superstars rassemblent les familles et offrent un sentiment d'espoir, de détermination et de persévérance”, a déclaré la société dans un communiqué. 

Pour protéger la santé et la sécurité de tout le personnel, près de 1 500 tests ont été effectués par la WWE depuis la fin du mois juin. Plus de trente employés étaient positifs.