Chauffeur routier, il brave la peur du virus pour nous approvisionner

Dans une France confinée, les transporteurs routiers continuent de sillonner les routes pour assurer les livraisons de denrées alimentaires et de première nécessité. L'un d'entre eux témoigne pour nous.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Dans son 44 tonnes, il parcourt 3000 km par semaine. Cédric Demaret, chauffeur routier de 41 ans, n'a pas cessé de travailler pendant le confinement. Il est pourtant en rémission d'un cancer. Mais plus que le danger qu'il court, c'est la séparation avec sa famille et la solitude qui lui pèsent. "Ma famille est très inquiète, surtout ma mère. Mes enfants aussi, parce qu’ils savent que je suis sur la route. Mais moi, j’ai surtout peur de les contaminer", explique-t-il. Pour protéger ses enfants, Cédric a fait le choix de ne pas les voir pendant le confinement. "Le week-end, je suis enfermé chez moi. Ca me fait mal : les voir en vidéo et les voir en vrai, ce n’est pas pareil."

Pour se protéger, il ne dispose que de gel hydroalcoolique et d'une boîte de gants. Il a fait don des quelques masques qu'il avait pu se procurer à une infirmière.  

"On est seuls au monde"

Au manque de la famille, s'ajoute l'absence d'interactions sociales. "Ce qui me manque le plus, c’est la communication. Moi, j’aime bien parler et rigoler, admet-il. Avec le virus, chacun est dans son camion, plus personne ne sort…on est seuls au monde", sourit-il. Certains centres routiers sont fermés et Cédric doit parfois aller aux toilettes "dans la nature" et se laver dans son camion avec une bassine. Les centres ouverts lui permettent d'accéder à des toilettes et une douche propres, et des repas à emporter.