Qu'appelle-t-on le "syndrome du vacciné" ?

Un relâchement des comportements après l’injection d’une seule dose de vaccin anti covid entraîne une hausse des contaminations chez ces primo-vaccinés. Un "syndrome du vacciné" dû au fait que la protection vaccinale n’est pas immédiate.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Marina Demidiuk

Attraper le covid entre sa première et sa deuxième dose de vaccin, c’est possible, et ce n’est pas rare. Au point que ce phénomène porte un nom : le "syndrome du vacciné" ou "syndrome de la première dose".

"Nous avons de plus en plus de ce type de patients dans nos services. Ils voient leur première dose comme un totem" confiait ainsi le 26 mai au Parisien le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital de Garches.

Efficace 15 jours après la 2e dose

Pourtant, le vaccin n’est pas efficace immédiatement, bien au contraire puisque la protection vaccinale se construit progressivement, pour atteindre son maximum 15 jours après la deuxième dose.

Ainsi, pour les vaccins à ARN messager Pfizer et Moderna, la protection contre les formes graves du covid est de 80% environ entre 14 et 21 jours après la première dose. Elle atteint près de 95% deux semaines après la deuxième dose.

Pour AstraZeneca, la protection contre les formes graves est de 70% un mois après la première dose et de près de 90% deux semaines après la deuxième.

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Risque des variants 

Et dans tous les cas, après la première ou la deuxième dose, les gestes barrières restent de mise. D’une part parce que la protection conférée par les vaccins n’est pas de 100%. Et d’autre part parce que l’efficacité des vaccins contre les variants du coronavirus qui circulent actuellement est encore mal connue.

Le Royaume-Uni en est un triste exemple. Après une accalmie de l’épidémie au printemps, les chiffres repartent aujourd’hui à la hausse et près des trois quarts des nouveaux cas positifs sont dus au variant indien.

Une (trop) longue période à risque

Les dernières études scientifiques montrent pourtant que les vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca sont bien efficaces contre le variant indien. A condition que les deux doses aient été administrées.

Or au Royaume-Uni, près de 60% de la population est vaccinée… mais avec une dose seulement. La vaccination complète ne concerne que 38% des Britanniques. Et les deux doses sont toutes espacées de 12 semaines, quel que soit le vaccin. Soit une période à risque deux fois plus longue qu’en France pour les vaccins à ARN messager, où elle est désormais de six semaines.