Pourquoi la HAS propose de faire un test sérologique avant la vaccination

Faire un test sérologique avant la première dose de vaccin permettrait de repérer les personnes qui ont déjà eu le covid et qui ne le savent pas forcément. Elles n'auront alors besoin que d’une seule dose au lieu des deux réglementaires.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / danielmarin  

Un test sérologique avant la vaccination. C’est la consigne que la Haute Autorité de Santé (HAS) pourrait mettre en place prochainement pour les adultes qui souhaitent se faire vacciner contre le covid. Ce test permet de repérer une infection passée en identifiant le niveau d’anticorps anti covid présents dans le sang.

Une seule dose après une infection

Actuellement, quel est le protocole ? Si vous n’avez jamais eu le covid, vous avez besoin de deux doses de vaccins, à six semaines d’écart pour Pfizer et Moderna et à 12 semaines d’écart pour AstraZeneca.

En revanche, si vous avez déjà eu le covid, vous n’avez besoin que d’une seule dose, trois à six mois minimums après une forme symptomatique. Si votre infection au covid est antérieure aux six derniers mois, la consigne est la même : une seule dose vous sera administrée.

Pourquoi ? Parce que les personnes guéries du covid ont déjà fabriqué des anticorps en réaction à l’infection et que ces anticorps persistent plusieurs mois dans le corps. L’infection fait office en quelques sortes de première dose et la dose de vaccin agit comme un rappel.

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Un test le jour de la première dose

Ce n’est pas toujours le cas pour les personnes asymptomatiques qui n’ont pas forcément fabriqué suffisamment d’anticorps pour que l’infection ait été immunisante. Et comme il n’y a pas de risque à vacciner une personne immunisée naturellement, un test sérologique, qui permet de savoir si la personne testée a déjà eu le covid, n’était pas requis.

Mais cela pourrait changer : "nous allons proposer, à condition que ça ne ralentisse pas le processus de vaccination, qu’éventuellement au moment de la première dose, on regarde si vous avez des anticorps ce qui permet de vous donner ou non le rendez-vous pour la deuxième dose" a révélé la professeure Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, au micro de RMC/BFMTV le 31 mai.

Résultats rapides

En pratique, il s’agirait de tests sérologiques rapides, les tests TROD réalisés avec une goutte de sang. Les résultats s’obtiennent en 15 à 20 minutes et indiquent si la personne testée présente ou non des anticorps.

Il faudrait impérativement le faire le jour de la première dose et non entre les deux doses car le vaccin entraîne, comme l’infection, la fabrication d’anticorps, ce qui fausserait le test.

Libérer des doses

L’avantage de réaliser ce test au moment de la première dose serait double. Il permettrait en effet "d’éviter la deuxième dose à beaucoup de personnes" mais aussi "d’avoir davantage de doses disponibles pour une première injection", a avancé la professeure Le Guludec.

Autre intérêt : éviter de vacciner des personnes infectées trop récemment par le virus, il y a moins de trois mois. Le vaccin est alors inutile car l’organisme de la personne vaccinée contient déjà beaucoup d’anticorps.

Ne pas trop solliciter le système immunitaire

Dernier cas de figure : la personne vaccinée a le covid, avec ou sans symptôme, au moment de la vaccination. Le risque dans ce cas, est de trop solliciter le système immunitaire, déjà bien occupé à combattre le virus.

Un test sérologique ne permettra pas de repérer cette situation, car la fabrication d’anticorps n’est pas immédiate. Seul un test PCR, qui détecte la présence du virus à un instant t, pourra identifier ce cas de figure.

C’est d’ailleurs pour cela que les autorités sanitaires demandent aux personnes cas contact de repousser leur vaccination et de réaliser un test PCR pour confirmer ou non une infection.