Les médecins disent oui au pass sanitaire, mais non "à la restriction d'accès aux soins" à l'hôpital

Le projet de loi anti-Covid, qui sera examiné par le Conseil constitutionnel jeudi, prévoit l'obligation du pass sanitaire pour les patients non urgents dans les établissements de santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration. Crédits Photo : © hxdbzxy / Shutterstock
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À quelques jours de l’examen par le Conseil constitutionnel de la loi anti-Covid, qui prévoit entre autres la mise en place du pass sanitaire dans les hôpitaux, l’Ordre des médecins fait part de ses craintes. 

Dans un communiqué publié le 2 août, l’Ordre s'inquiète "vivement des conditions de la mise en œuvre" du pass sanitaire dans les établissements de santé "qui ne doit pas priver des patients de soins", rejoignant certains syndicats et associations.

À lire aussi : Pass sanitaire : ce que dit la loi adoptée par le Parlement

Obligatoire pour les patients non urgents ou les visiteurs

Le projet de loi anti-Covid, qui a été adopté définitivement le 25 juillet par le Parlement, prévoit l'obligation du pass sanitaire pour les patients non urgents ou les visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite.

"L'Ordre des médecins rappelle que la mission de service public assumée par tous les soignants est de garantir l'accès aux soins pour tous", peut-on lire dans son communiqué publié lundi.

Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, l'extension du pass sanitaire est prévue le 9 août. Entre-temps, le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision jeudi.

Inquiétude pour les patients en fin de vie

La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) alerte également lundi "sur l'importance de maintenir la présence des proches auprès des patients en fin de vie".

Au même moment, les directeurs d'Ehpad de l'AD-PA appelaient "à considérer les établissements pour personnes âgées comme des lieux de résidence et ainsi garantir aux personnes âgées qui y résident la possibilité de maintenir les liens familiaux, sociaux, relationnels... qui sont les leurs dans les mêmes conditions que pour tout Français".

"Comment accepter que des personnes ayant besoin de soins et qui s'adressent à l'hôpital puissent être refoulées parce qu'elles n'ont pas de pass sanitaire ?" s'interrogeaient des professionnels du monde de la psychiatrie dans une lettre ouverte adressée vendredi à Jean Castex. 

“Favoriser les accompagnements vers les lieux de vaccination”

"Plutôt qu'éloigner des patients des services de soins, il serait plus adapté, et fortement nécessaire, de favoriser les accompagnements vers les lieux de vaccination pour les patients les plus démunis sur le plan psychologique", ajoutent les signataires parmi lesquels figurent notamment l'Union syndicale de la psychiatrie, le syndicat des psychiatres des hôpitaux ou encore la Fédération nationale des associations d'usagers en psychiatrie.

Le Syndicat National des Médecins Hospitaliers (SNMH FO) avait invité jeudi à refuser "ces obstacles supplémentaires à la prise en charge des patients!". Et avant même le vote de la  loi, le Collège des gynécologues avait demandé que "la prise en charge des grossesses puisse se poursuivre dans les conditions habituellement requises".