Le froid, dangereux pour le coeur

Les baisses de température augmentent le risque d’infarctus du myocarde. Voici quelques réflexes à adopter lorsqu’il fait froid...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
La Fédération française de cardiologie alerte sur l'augmentation du risque d'infarctus en période de froid
La Fédération française de cardiologie alerte sur l'augmentation du risque d'infarctus en période de froid

Gants, bonnets, chaussettes épaisses ... En hiver, bien se couvrir est essentiel, et pas uniquement pour se protéger des virus. La Fédération française de cardiologie (FFC) alerte sur l'augmentation du risque d'infarctus en période de froid : ”le nombre d’accidents cardio-vasculaires augmente en hiver et ces derniers sont responsables d’environ la moitié de la surmortalité à cette saison” affirme Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et présidente de la Fédération. Des bonnes habitudes peuvent permettre de réduire ce risque.

Pourquoi le froid provoque-t-il des infarctus ? 

2% d’augmentation du risque d’infarctus chaque fois que la température moyenne baisse de 1°C. C’est ce que mettent en avant les résultats de l’étude, qui s’appuie sur les données de 84 000 personnes admises à l’hôpital pour un infarctus du myocarde entre 2003 et 2006, en Angleterre et au Pays de Galles. Une relation linéaire a été établie entre la température et l’infarctus du myocarde. Les risques s’étendent jusqu’à quatre semaines après le jour de froid, les deux premières semaines étant les plus à risque.

Lorsqu’il fait froid, le corps mobilise davantage d’énergie pour maintenir sa température. ”Pour cela, le cœur se met à battre plus rapidement, sa consommation d’oxygène augmente et les vaisseaux se contractent, favorisant la coagulation du sang”, explique la FFC dans un communiqué. La vasoconstriction (resserrement des vaisseaux), est un mécanisme de défense. Elle permet à l’organisme de garder le plus possible le chaud à l’intérieur pour le concentrer sur les organes importants (cœur, cerveau …). Cela entraîne une augmentation de la pression sanguine, le cœur doit donc produire davantage d’efforts. Elle peut aussi favoriser la formation de caillots : cela peut entraîner, au niveau des artères du cœur, un infarctus, et dans le cerveau, un accident vasculaire cérébrale (AVC). Le froid assèche également, ce qui réduit la fluidité du sang, et augmente encore l’effort fournit par le cœur.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les personnes les plus à risque sont celles ”souffrant d’une pathologie cardio-cérébro-vasculaire (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, antécédent d’infarctus du myocarde, angine de poitrine, revascularisation coronaire ou artérielle (stent, pontage…), maladie des valves cardiaques…, troubles du rythme cardiaque, accident vasculaire cérébral… ainsi que les personnes de plus de 70 ans”, affirme le communiqué de la FFC. L’étude menée en Grande-Bretagne souligne cependant une prévalence moins importante chez les personnes prenant de l’aspirine.

Stop à la pause cigarette dans le froid !

Les auteurs de l’étude britannique affirment que ce risque peut être réduit grâce à des conseils précis et diverses interventions, suivant la prévision de température basse. La FFC livre quatre réflexes à adopter lorsque le froid s’installe : bien se couvrir, notamment les pieds, les mains et la tête (surtout pour les personnes chauves). Il faut également éviter les efforts brutaux, et réduire ses activités lors des pics de pollution survenant en période de froid. Mieux vaut également éviter la pause cigarette. Lié au stress et au froid, le tabac augmente fortement le risque d’accident cardiaque. Alors que le stress augmente la fréquence cardiaque, le froid contracte l’artère coronaire. Le tabac, lui, accentue ces deux effets : il accélère le cœur, et intensifie le rétrécissement de l’artère. ”Si des plaques d’arthérome sont déjà en formation, celle-ci peut se boucher totalement”, note la FFC.  

Il convient donc d’être attentif au moindre symptôme : sensation d’oppression dans la poitrine, palpitation, essoufflement ou douleur thoracique à l’effort, vertiges … Si vous constatez un de ces effets, appelez rapidement un médecin.