Androcur : la sécu veut alerter le plus grand nombre de patients d'un risque de méningiome

Après la découverte d'un lien entre l'Androcur et le risque d'apparition d'un méningiome, l’Assurance Maladie a décidé de contacter toutes les personnes sous traitement. 250 000 femmes ont pris de l’Androcur entre 2006 et 2015.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Androcur : mieux informer les patients des risques
Androcur : mieux informer les patients des risques  —  Le Mag de la Santé - France 5

Si vous avez pris de l’Androcur, vous allez probablement recevoir un courrier d’information de l’Assurance maladie et l’Agence du médicament, pour vous informer des risques de développement d'une tumeur généralement bénigne du cerveau, un méningiome, générée par ce traitement hormonal. De leur côté, les médecins prescripteurs ont aussi été alertés. Le point avec notre journaliste Géraldine Zamansky.

  • Un courrier pour chaque patient.e 

Ces courriers sont indispensables. Mais recevoir seul, chez soi, ces lettres, est certainement angoissant. Il y est en effet inscrit que les méningiomes « peuvent être à l’origine de troubles graves pouvant nécessiter une intervention chirurgicale lourde. » Et que leur risque est multiplié par 7 au-delà de 6 mois d’utilisation dès 25mg par jour… Chacun est donc invité à consulter son médecin pour savoir s’il faut passer une IRM.

  • Un champ de l’alerte élargi à un maximum de patients

Oui, tous les médecins qui ont rédigé une ordonnance d’Androcur ces 24 derniers mois sont désormais explicitement alertés. Ils pourront donc d’eux-mêmes contacter leurs patients traités avant. Et cela peut représenter un grand nombre de personnes. Car théoriquement, l’Androcur, est surtout indiqué en cas de graves excès de pilosité, d’hirsutisme majeur, ou certains cancers de la prostate.

Mais il a en fait été prescrit à des patientes souffrant d’endométriose ou d’acné. L’Assurance maladie a ainsi identifié plus de 250 000 femmes traitées par ce médicament entre 2006 et 2015. Moins d’une sur six souffrait d’hirsutisme… Et au moins 500 ont développé un méningiome qui a dû être opéré. Avec 1,6% de décès… et près de 30% souffrent d’épilepsie… Des situations terribles alors que leurs troubles auraient pu être traités autrement…

  • Nouveauté : une attestation d'information à signer par les patients 

Il s'agit d'un dispositif assez rare qui va être mis en place dès juillet pour les nouvelles prescriptions et en janvier 2020 pour les renouvellements d’ordonnance. Il s’agit d’une attestation d’information qui devra être signée par le médecin et sa patiente au début du traitement puis tous les ans. Sans elle, le pharmacien ne donnera pas le médicament. Or ce document explicite les risques de méningiome et signale les symptômes correspondants.

  • Objectif : sensbiliser les médecins au risque de méningiome

Oui, grâce à tout ce dispositif, les médecins penseront désormais rapidement au méningiome ! Car beaucoup de personnes témoignent du fait que leurs symptômes n’ont pas été pris au sérieux rapidement…  

Pire, certaines ont continué le traitement même après avoir été opérées car ni leur neurochirurgien ni leur médecin n’avait fait le lien avec l’Androcur et alors qu’une contre-indication formelle figure sur sa notice depuis 2011. La nouvelle attestation exige d’ailleurs la réalisation d’une IRM avant chaque début de traitement. Espérons donc que cette mobilisation empêche réellement de nouveaux drames.

Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez contacter l'association de patients Amavea.