Concentration anormale de cancers de la vessie à Marseille

L’Agence régionale de santé de Paca a publié une étude montrant un plus grand nombre de cancers de la vessie dans 6 arrondissements marseillais et certaines communes environnantes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Concentration anormale de cancers de la vessie à Marseille

Le cancer de la vessie est une pathologie surreprésentée à Marseille selon une étude publiée ce mercredi par l’Agence régionale de santé de la région Paca à partir d'un recensement des cas entre 2013 et 2016. Elle montre que la fréquence de ce type de cancer est supérieure de 50% au taux national chez les hommes (soit un taux de 19,3 pour 100 000 personnes au lieu de 14,4).

Les femmes également plus touchées

Chez les femmes, la différence atteint même 80%, mais avec des statistiques brutes moins impressionnantes puisqu'elles sont moins touchées que les hommes par ce cancer (395 femmes touchées pour 1.735 hommes entre 2013 et 2016). 

Tels sont les résultats des travaux de l'observatoire Revela 13 créé pour suivre trois cancers: Rein, Vessie et Leucémie Aiguë, à l'échelle des Bouches-du-Rhône afin de répondre aux interrogations des populations vivant à proximité de sites industriels sur la fréquence de ces maladies. Ce dispositif piloté par Santé Publique France (SPF) n'a pas identifié de taux plus inquiétants de cancers du rein ou de leucémie aigüe mais les résultats pour la vessie sont préoccupants.

Pas encore d'explications officielles

Il est constaté une répartition très hétérogène des patients touchés entre les différentes zones de Marseille et ses environs. La zone la plus impactée inclut 6 arrondissements de la cité phocéenne et des communes environnantes comme Cassis, La Ciotat ou encore Aubagne. C'est-à-dire à l'est, soit "à l'opposé" de la zone de l'étang de Berre dont les activités industrielles étaient les "principales suspectes" de la région.  

Analyses complémentaires

Cette répartition "ne s'explique pas par les niveaux socio-économiques" selon Santé publique France, qui refuse pour l'heure de "relier ces incidences à une exposition environnementale ou professionnelle".

Lors d'analyses complémentaires sur deux ans, l'observatoire Revela 13 prévoit de se pencher d'une part sur la prévalence du tabagisme, principal facteur de risque du cancer de la vessie, et d'autre part sur les polluants retrouvés dans l'air. "La pollution de l'air est un facteur suspecté pour le cancer de la vessie", selon Laurence Pascal, de Santé publique France.

"Des études complémentaires pourront être menées sur les données de l’observatoire REVELA13 pour étudier l’influence d’indicateurs d’expositions environnementales", précise l’ARS.

Dans la métropole, selon l'organisme de surveillance de l'air Atmosud, 250.000 personnes sont exposées quotidiennement au dépassement des valeurs "limites" européennes d'émissions polluantes. 

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