Cancer : reconstruire un sein sans prothèse

Après un cancer, lorsqu'il faut reconstruire le sein, la prothèse mammaire n'est plus la seule solution envisagée. Depuis quelque temps, une autre technique peut être proposée aux patientes. Il s'agit en quelque sorte d'une autogreffe. Le chirurgien reconstruit le sein avec un prélèvement de graisse.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Attention images de chirurgie ! Reconstruire un sein sans prothèse, c'est possible
Attention images de chirurgie ! Reconstruire un sein sans prothèse, c'est possible

Opérées d'un cancer du sein, les patientes peuvent désormais choisir avec leur chirurgien une reconstruction sans prothèse, une sorte d'autogreffe. Pour cela, le chirurgien prélève de la graisse abdominale pour l'installer au niveau du thorax et reconstruire le sein.

L'enjeu de l'intervention est de refaire un sein parfaitement naturel et bien vivant. Il faut donc préserver les vaisseaux sanguins qui permettent d'irriguer le greffon. L'intervention mobilise deux chirurgiens : l'un au niveau de l'abdomen pour le prélèvement et l'autre pour préparer la suite au niveau du thorax.

Il faut aller chercher les vaisseaux sous les côtes de la patiente en passant au travers. Ils seront raccordés à ceux du greffon abdominal auquel il faut d'abord retirer le nombril. Le futur sein peut ensuite être prélevé avec les vaisseaux sanguins. Leur suture nécessite le microscope chirurgical car ils mesurent seulement quelques millimètres de diamètre.

Les deux chirurgiens s'associent alors pour relier les vaisseaux mammaires à ceux du greffon. Il faut faire une suture à la fois très étanche et très discrète car le flux sanguin doit ensuite pouvoir s'écouler sans rencontrer d'obstacle. Après plus d'une heure, l'artère et la veine sont suturées.

Ensuite, les deux chirurgiens se séparent à nouveau. Pendant que l'un prépare le modelage du sein, le second répare la paroi abdominale. Le résultat esthétique est complété par le repositionnement du nombril et enfin, la reconstruction du sein. L'un des avantages de cette reconstruction est une évolution dans le temps avec la patiente : si la patiente prend du poids, le sein prendra du volume et si la patiente perd du poids alors il perdra du volume…

Une deuxième intervention est prévue pour améliorer la symétrie avec l'autre sein et recréer l'aréole du sein reconstruit. Mais ensuite, il n'est pas nécessaire de réopérer après plusieurs années comme souvent avec une prothèse. Le problème, c'est que cette chirurgie dure au moins cinq fois plus longtemps que la pose d'un implant alors qu'elle est beaucoup moins bien financée par la Sécurité sociale.

Malgré les recommandations de l'Institut national du cancer, tous les centres spécialisés ne se sont pas encore engagés dans cette technique de reconstruction.