A vos livres ! Nos conseils lecture de la semaine

Le Carnaval des ombres ; Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie ; Super hôte ; Le jour où ma mère m'a tout raconté ; L'homme qui peignait les âmes ; Un moment à Pékin (Tome 1) Enfances chinoises ; Un moment à Pékin (Tome 2) Le triomphe de la vie de Yu-Tang Lin ; Petite ; Les Trois Filles du Capitán... sont les livres présentés par Gérard Collard dans "Le Magazine de la santé" du 25 juin 2021.  

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
  • Le Carnaval des ombres
    R.J. Ellory et Fabrice Pointeau
    Ed. Sonatine, juin 2021

"Pourquoi avez-vous si peur, agent Travis ?"

1958. Un cirque ambulant, avec son lot de freaks, d'attractions et de bizarreries, vient de planter son chapiteau dans la petite ville de Seneca Falls, au Kansas. Sous les regards émerveillés des enfants et des adultes, la troupe déploie un spectacle fait d'enchantements et d'illusions. Mais l'atmosphère magique est troublée par une découverte macabre : sous le carrousel gît le corps d'un inconnu, présentant d'étranges tatouages. 
Dépêché sur les lieux, l'agent spécial Michael Travis se heurte à une énigme qui tient en échec ses talents d'enquêteur. Les membres du cirque, dirigés par le mystérieux Edgar Doyle, ne sont guère enclins à livrer leurs secrets. On parle de magie, de conspiration. Mais l'affaire va bientôt prendre un tour tout à fait inattendu. 

Avec cette magnifique évocation de l'Amérique rurale de la fin des années 1950, R. J. Ellory nous offre, une fois de plus, un roman qui touche en plein coeur.

  • Le Gibier : Une meute ne lâche jamais sa proie
    Nicolas Lebel
    Ed. le Masque, mars 201

Trente ans après la chute de l’apartheid, les Furies, déesses du châtiment, viennent à Paris initier leur danse macabre. Qui sont-elles venues venger ?
La journée du commissaire Paul Starski commence assez mal : son épouse demande le divorce, son chien adoré est mourant et une prise d’otages l’attend dans un appartement parisien. L’âme morose, il se rend sur place avec sa coéquipière, la glaciale et pragmatique Yvonne Chen, et découvre les corps d’un flic à la dérive et d’un homme d’affaires sud-africain. Tous les indices accusent Chloé de Talense, une brillante biologiste. Starski n’ose y croire : Chloé était son grand amour de jeunesse. Afin de prouver son innocence, le commissaire prend l’enquête à bras le corps – et certainement trop à coeur –, tandis que les meurtres se multiplient. Car l’étau se resserre autour de la biologiste qui semble être le gibier d’une chasse à courre sanglante lancée à travers la capitale. Starski prend peu à peu conscience que rien n’arrêtera les tueurs. Pire, qu’à fureter au-delà des évidences, il vient peut-être lui-même d’entrer dans la Danse des Furies...

  • Super hôte
    Kate Russo et Severine Weissaux
    Ed. Quai Voltaire, mai 2021

Bennett Driscoll avait jadis un nom dans le monde de l'art londonien. Depuis que sa femme l'a quitté et que sa fille vole de ses propres ailes, il a décidé de mettre en location sur AirBed sa maison devenue trop grande pour lui. Pas loin de devenir accro aux commentaires laissés sur le site par ses hôtes, Bennett, à cinquante-cinq ans, est retranché dans l'atelier au fond du jardin avec la nette impression de faire du surplace. Est-ce l'image d'Alicia, par la fenêtre, qui le renvoie à sa propre solitude ? Celle d'Emma à ses obsessions et à ses angoisses d'artiste ? Ou celle de Kirstie à son incapacité à rebondir ? Sa rencontre avec Claire, serveuse dans un bar à vins de Soho, est peut-être l'occasion de faire un pas en avant ; encore faut-il lui expliquer pourquoi il est un étranger dans sa propre maison. Dans ce roman au sarcasme et à la liberté de ton savoureux, Kate Russo nous fait presque oublier, par sa légèreté, la profondeur des maux qu'elle dépeint.

  • Le jour où ma mère m'a tout raconté
    Philippa Motte
    Ed. Stock, mai 2021

Il pleut sur Montfavet ce jour-là. Il pleut sur la voiture dans laquelle Lili, révoltée, malheureuse, se sent étouffer. Devant elle, les grilles d’un hôpital psychiatrique. Son mari, Hector, prétend que c’est pour elle la seule solution. Hector que tout le monde admire, adule, Hector qui sait quoi penser et infliger aux autres. Pour Lili, la vie bascule. Derrière les murs, cependant, il y a des êtres merveilleux, étonnants, attachants. Antonin, notamment ; ou encore le Mage. Derrière les murs, surtout, il y a les pages nécessaires d’un journal intime, qui ramènent Lili à ses secrets, à ses douleurs et à son village natal de Corse, où tout se sait et tout se tait.

Portrait d’une femme magnifique en lutte avec une existence qui la brise, ce premier roman de Philippa Motte s’impose avant tout comme un hymne à la transmission.

  • L'homme qui peignait les âmes
    Metin Arditi
    Ed. Grasset, juin 2021

Acre, quartier juif, 1078. Avner, qui a quatorze ans, pêche avec son père. À l’occasion d’une livraison à un monastère, son regard tombe sur une icône. C’est l’éblouissement. "Il ne s’agit pas d’un portrait mais d’un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l’écrit, et on ne peut le faire qu’en ayant une foi profonde".
Avner n’aura de cesse de pouvoir "écrire". Et tant pis s’il n’a pas la foi, il fait comme si, acquiert les techniques, apprend les textes sacrés, se fait baptiser, quitte les siens. Mansour, un marchand ambulant musulman, le prend sous son aile. C’est l’occasion d’un merveilleux voyage initiatique d’Acre à Nazareth, de Césarée à Jérusalem, puis à Bethlehem, jusqu’au monastère de Mar Saba, en plein désert de Judée, où Avner reste dix années où il devient l’un des plus grands iconographes de Palestine.
Refusant de s’astreindre aux canons rigides de l’Eglise qui obligent à ne représenter que Dieu et les saints, il ose reproduire des visages de gens de la vie ordinaire, cherchant dans chaque être sa part de divin, sa beauté. C’est un triomphe, c’est un scandale. Se prend-il pour un prophète  ? Il est chassé, son œuvre est brûlée. Quel sera le destin final d’un homme qui a osé défier l’ordre établi ?
Le roman de l’artiste qui, envers et contre tous les ordres établis, tente d’apporter de la grâce au monde.

  • Un moment à Pékin (Tome 1) Enfances chinoises
    Lin Yutang et François Fosca
    Ed. Picquier Poche, septembre 2004

Ce livre a le charme des grandes fresques romanesques, où la toile de fond historique alimente les péripéties de clans familiaux. Il a aussi l'attrait plus subtil de ces romans qui, à petits points, savent restituer le dessin sensible d'une époque et nous font pénétrer dans l'intimité des désirs et des émotions qui sous-tendent les comportements. Nous sommes en 1900 : chassé par les troubles de la révolte des Boxers, M. Yao, riche commerçant épris de taoïsme et de libre pensée, quitte Pékin avec femme, enfants et serviteurs. Au cours du voyage, Moulane, sa deuxième fille âgée de dix ans, disparaît, enlevée par des voleurs d'enfants. Ainsi débute l'histoire de la famille Yao, liée à celle de M. Tseng, un confucianiste à l'ancienne mode. Relations entre générations, de maîtresses à servantes, amours interdites et mariages de raison, le lecteur se laisse emporter par la destinée de ces familles à un moment où l'ancienne Chine bascule vers la modernité. Lin Yutang, qui souhaitait tant faire connaître la vie et la culture de ses compatriotes aux Occidentaux, choisit ce moment clé du passage de la tradition aux idées nouvelles ; mais en dépit des conflits, son roman, centré sur les femmes, respire un optimisme et un bonheur de vivre qui le rendent très attachant. Enfances chinoises forme la première partie d'Un moment à Pékin. La deuxième partie paraîtra au printemps 2005.

  • Un moment à Pékin (Tome 2) Le triomphe de la vie
    Yu-Tang Lin
    Ed. Picquier, mars 2005

Après Enfances chinoises, voici le deuxième tome d'Un moment à Pékin, considéré par la critique comme le meilleur roman de Lin Yutang. Et si l'écrivain a choisi de déployer une vaste fresque romanesque à travers l'histoire entrelacée de clans familiaux, c'est que la famille est " le miroir où se réfléchit ce qui se trame dans la société tout entière ". Rien n'est plus vrai en ce moment clé du début du XXe siècle, où le destin de la Chine bascule. Les événements s'accélèrent, allant de la chute du régime mandchou à l'invasion japonaise, et personne ne peut échapper aux remous de l'histoire, ni aux choix qui s'imposent. S'enrichir par le trafic de l'opium, s'enthousiasmer pour les idées nouvelles, rejoindre les manifestations étudiantes malgré la sanglante répression, affronter les changements et, encore et toujours, aimer, croire en l'homme et en sa capacité de défendre sa liberté et ses rêves. Car, ainsi que le découvre Moulane au milieu des privations et des souffrances des réfugiés, " il n'existe pas de catastrophe si grande que l'esprit humain ne puisse s'élever au-dessus d'elle, et, par son ampleur même, la transformer en quelque chose de grand et de radieux ".

  • Petite
    Edward Carey et Jean-Luc Piningre
    Ed. Cherche Midi, avril 2021

Art, amour, Révolution : le récit d'une existence hors du commun.

Née à Strasbourg en 1761, la jeune Marie Grosholz, future madame Tussaud, est employée dès son plus jeune âge comme apprentie par un sculpteur sur cire. Lorsque le duo devient célèbre à Paris pour ses réalisations, Marie a pour modèles les plus grandes personnalités de l'époque : Voltaire, Rousseau, Benjamin Franklin, etc. Bientôt elle est accueillie à la Cour où elle prodigue des leçons de sculpture à la princesse Élisabeth, sœur du roi. En 1789, la capitale entre en ébullition, la foule exige des têtes. C'est le début d'une incroyable décennie pour Marie qui, échappant de peu à la guillotine, se voit chargée d'exécuter les masques mortuaires de ses amis les plus proches (Louis XVI), comme de ses ennemis les plus acharnés (Robespierre). 

Avec ce récit palpitant, illustré de magnifiques dessins de l'auteur, Edward Carey nous fait entrer dans l'intimité d'une femme au destin exceptionnel.

  • Les Trois Filles du Capitán
    María Duenas et Eduardo Jiménez
    Ed. Points, juin 2020

Trois soeurs venues d'Espagne prêtes à conquérir New York. New York, 1936. El Capitán, petit restaurant de quartier de la 14e Rue, une des enclaves de la colonie espagnole, peine à être rentable. Le décès accidentel sur les docks de son propriétaire, le casse-cou bourlingueur Emilio Arenas, oblige ses trois jeunes filles au tempérament fougueux à en prendre les rênes. Abattues mais poussées par la nécessité de subvenir à leurs besoins, Victoria, Mona et Luz devront surmonter bien des obstacles pour voir leur rêve se réaliser, celui de transformer la gargote en night-club latino. Aventures, passions, désillusions, vengeances et victoires : avec Les Trois Filles du Capitán, María Dueñas nous offre un roman haletant et envoûtant. Le livre est aussi un hommage aux femmes qui font face à l'adversité et à tous ceux qui ont le courage de vivre l'aventure – souvent épique et toujours incertaine – de l'émigration.

 

Vous pouvez commander les livres présentés par Gérard Collard en vous rendant sur le site de la librairie en ligne Griffe noire.