Comment aider un enfant atteint d'un cancer ?

Comment aider mon garçon de 19 ans suite à son cancer en janvier 2015 ? Il souffre d'une fatigue persistante et a beaucoup d'angoisse face à l'avenir. Un de mes enfants a un cancer. Comment rester disponible pour son frère ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre :

"Heureusement pour les adolescents et les jeunes adultes, il y a beaucoup de développement de soins spécifiques car on sait qu'il s'agit d'une période très particulière et l'arrivée d'une maladie comme un cancer bouleverse beaucoup, encore plus que chez un adulte. Dans la prise en charge, il y a en principe toute une organisation, une prise en charge des besoins psychologiques.

"Souvent les adolescents ne cherchent pas à rencontrer de psychologue ou de psychiatre pendant les soins. Et c'est souvent dans l'après-coup, lorsque l'adolescent retourne à sa vie d'avant, qu'il a éventuellement des effets secondaires que le besoin est le plus pressant. À ce moment-là, les parents sont aussi invités à participer soit dans une consultation de famille, soit pour leur propre compte à des entretiens psycho-oncologiques. On essaie de voir quels sont les besoins de l'adolescent, comment on peut s'ajuster les uns aux autres et éventuellement recourir à des aides plus spécifiques.

"Quand un des enfants a un cancer, on ne peut éviter le fait qu'il y ait une polarisation pendant toute la période des traitements sur l'enfant malade. Très spontanément, très rapidement, les parents se rendent bien compte qu'on va utiliser les autres membres de la fratrie pour aider celui qui est malade. Et en même temps, on va devoir garder une attention sur les autres enfants. Par exemple, cela peut passer des petits moments qu'on va garder pour les enfants qui ne sont pas malades, des activités que l'on va continuer à faire avec eux. Bien sûr on va parler de l'enfant malade, ce sera un sujet fréquent dans la vie quotidienne de la famille mais l'idéal c'est que cela puisse ne pas perturber complètement ce qui existait avant et que chacun des enfants ait aussi son espace avec ses parents, avec ses copains et finalement qu'il y ait une persistance des réseaux d'avant, où on ne nie pas que tout est chamboulé par la maladie mais on l'aménage."