Bronchiolite : l'épidémie s'installe plus tardivement que d'habitude

L’épidémie de bronchiolite qui touche chaque année les enfants de moins de deux ans s’installe sur le territoire, quatre ou cinq mois plus tard que les précédentes années. Six régions sont en phase épidémique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / happybas

Elle est en retard, mais elle est bien là. L’épidémie de bronchiolite s’est installée sur le territoire en cette fin d’hiver, avec 1.400 passages aux urgences la semaine dernière, rapporte le 10 mars Santé publique France.

Cette maladie respiratoire qui touche chaque hiver 30% des bébés de moins de deux ans, survient généralement bien plus tôt, dès les mois de novembre ou décembre.

Six régions en phase épidémique

Cette année, entre le 1er et le 7 mars, l’épidémie était en cours dans seulement six régions de France métropolitaine (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie, Ile-de-France, Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte-D’azur) contre quatre la semaine précédente.

Cinq autres régions (Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et la Corse) sont en phase pré-épidémique, selon le bulletin hebdomadaire de l'agence sanitaire.

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Des chiffres plus bas que d’habitude

Les "indicateurs de surveillance" ont toutefois reculé par rapport à la dernière semaine de février, avec une baisse de 21% des passages aux urgences, à 1.413 enfants de moins de deux ans, et un recul de 10% des hospitalisations, à 551. La grande majorité (environ 9 sur 10) de ces petits patients avaient moins d’un an.

Et globalement, les indicateurs hospitaliers étaient beaucoup plus élevés les autres années :  environ 6.000 passages aux urgences et 2.000 hospitalisations lors du pic de l'épidémie de l'hiver 2018-2019, et autour de 5.000 et 1.800 respectivement pour 2019-2020. Cet hiver-là, la saturation des services d'urgence et de réanimation pédiatriques en Île-de-France avait même nécessité des transferts d'enfants dans d'autres régions.

Un effet des gestes barrières ?

Si Santé publique France ne fait pas explicitement le lien entre l'épidémie de bronchiolite plus modérée et plus tardive cette année et l’épidémie de covid, elle ouvre tout de même une piste de réflexion quant à l’efficacité des mesures barrières anti covid sur la bronchiolite.

"Dans le contexte actuel de la circulation du SARS-CoV-2 en France, la surveillance de la bronchiolite du nourrisson pour la saison hivernale 2020-21" permettra de "suivre l'impact des mesures barrières actuellement en vigueur sur la transmission du virus respiratoire syncytial, principal responsable des bronchiolites du nourrisson" et "d'étudier l'éventuelle contribution du Sars-CoV-2 à l'incidence de cette pathologie", souligne-t-elle.

Mais pour un autre virus hivernal, les gestes barrières ont déjà bien montré leur efficacité : il n'y a toujours "pas de circulation des virus grippaux identifiée", souligne en effet Santé publique France.