C'est quoi la donovanose, cette IST qui inquiète le Royaume Uni ?

La donovanose est une infection sexuellement transmissible (IST) qui affecte la peau des régions génitales. Elle peut laisser de terribles cicatrices, mais reste extrêmement rare.

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La Donovanose est provoquée par la bactérie Klebsiella granulomatis
La Donovanose est provoquée par la bactérie Klebsiella granulomatis  —  Kateryna Kon / Shutterstock

Faut-il craindre la donovanose ? Vous avez peut-être entendu parler de cette infection sexuellement transmissible (IST) "mangeuse de chair" qui se répandrait au Royaume-Uni depuis la fin des confinements. 

Mais pas de panique : la donovanose existe et peut faire des dégâts, mais elle reste extrêmement rare dans les pays industrialisés.

Une infection de la peau

La donovanose, ou granulome inguinal, est une infection évolutive de la peau des régions génitales et périnéales. Les personnes pratiquants le sexe anal réceptif sont aussi à risque. 

Causée par la bactérie Klebsiella granulomatis, elle se présente d’abord sous la forme d’un nodule rouge non douloureux. Ce nodule grossit peu à peu avant de se rompre et de former une lésion rouge, humide et malodorante

Ces lésions douloureuses saignent facilement et sont sujettes aux infections secondaires. Sans traitement, le granulome peut s’étendre et laisser des cicatrices à vie. Dans certains cas rares l’infection atteint les os, le foie ou les articulations et risque alors d'entraîner la mort si elle n’est pas correctement prise en charge.

Un traitement simple mais long

Le diagnostic se fait par analyse de liquides prélevés sur les lésions, voire d’un échantillon de peau (biopsie). La donovanose se traite par antibiotiques. Les premiers résultats sont visibles dès la première semaine mais les lésions sont connues pour guérir lentement et être récidivantes. 

Il faut alors prolonger la durée du traitement, et assurer un suivi pendant six mois après la guérison totale des lésions. Le meilleur moyen de se protéger contre cette infection reste d'éviter les pratiques sexuelles à risque et d’utiliser des préservatifs. 

La situation au Royaume Uni est-elle inquiétante ?

La donovanose est surtout présente en Inde, en Asie du Sud-ouest, ou en Amérique du Sud. Selon le British Medical Journal, la plus vaste épidémie enregistrée à ce jour a eu lieu entre 1922 et 1952 en Papouasie Nouvelle Guinée. Environ 10.000 cas ont été recensés au sein de la tribu des Marind-Anim, qui comptait un peu plus de 15.000 membres.

Depuis quelques années, la maladie est présente dans certains pays industrialisés, et notamment en Grande-Bretagne. Quelques cas ont déjà été observés en France métropolitaine, mais on ignore combien précisément sont identifiés chaque année. 

La donovanose est donc bien présente en Europe, mais elle reste extrêmement rare : en 2019, l'agence sanitaire britannique Public Health England a recensé 30 cas pour tout le Royaume-Uni. Un chiffre en augmentation par rapport à 2016, (seulement 16 cas avaient été signalés), mais qui est loin d’être inquiétant : pour rappel, le Royaume-Uni compte plus de 67 millions d’habitants.