Sports d’hiver : les pistes fermées pour protéger les hôpitaux locaux ?

Derrière l’argument officiel du brassage limité des populations, la fermeture des stations de ski préserverait surtout des services hospitaliers déjà éprouvés par l’épidémie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
  •  L’hiver, un surplus de patients dans les hôpitaux

Prenons la saison 2018-2019. Entièrement épargnée par le virus, l’association des médecins de montagne a alors recensé 143 112 blessés dont 5% ont été transférés à l’hôpital. En plus de ces accidents, l’augmentation importante de la population se traduit mécaniquement par une forte augmentation de pathologies qui peuvent se décompenser, comme les crises cardiaques ou encore les AVC… qui exigent aussi une prise en charge hospitalière.  

  •  Des services déjà éprouvés par l’épidémie 

Le taux d’occupation des lits de réanimation par des patients atteints de formes graves de Covid-19 n’est pas inquiétant dans les Hautes-Pyrénées. Mais d’autres services sont saturés dans les Hautes-Alpes où ce taux atteint 113%, ou encore 100% dans le Jura. Les capacités de plusieurs hôpitaux de Savoie sont aussi clairement dépassées…  Cela veut dire qu’il reste peu ou même pas de place pour la prise en charge d’autres pathologies que la Covid nécessitant une hospitalisation en réanimation.

  • Des disparités importantes au niveau local  

Pour les hôpitaux situés dans des vallées qui ne disposent pas de service de réanimation, on assiste aujourd'hui clairement à une baisse de fréquentation. Au Centre Hospitalier de la Vallée de Maurienne, on recensait 1400 passages aux urgences en décembre 2019, avant la pandémie, contre 750 en décembre 2020. 
Mais à Chambéry, la tension reste importante, surtout en réanimation. D’ordinaire le service compte seulement 20 lits et actuellement, il accueille 31 patients dont 12 pour la Covid. Le personnel du bloc opératoire est toujours réquisitionné pour les prendre en charge et le centre hospitalier compte 4.000 interventions en retard...

  •  Des médecins presque inactifs en station  

Avec la disparition des skieurs, les 300 médecins généralistes qui exercent en stations se retrouvent, au "chômage technique". Certains doivent même fermer leur cabinet pour pallier cette inactivité. Tous ne souhaitent pas un afflux de malades et une augmentation des contaminations, tous sont solidaires mais tous souhaitent aussi voir revenir les touristes dans les stations dès que cela sera possible…