Une femme tatouée traitée à tort pour des métastases

Une américaine de 32 ans a subi l’ablation d’une quarantaine de ganglions lymphatiques suspectés à tort d’être cancéreux. Le chirurgien avait été induit en erreur par leur coloration due, non pas à des métastases, mais à de l’encre de tatouage.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La migration de l'encre de tatouage peut induire des erreurs d'interprétation d'images médicaless
La migration de l'encre de tatouage peut induire des erreurs d'interprétation d'images médicaless

Infection bactériennes, allergies… Certaines complications sanitaires liées à l’encre de tatouage sont bien connues. Mais un cas clinique relaté dans le dernier numéro de la revue Obstetrics & Gynécololgy aborde un effet secondaire beaucoup plus insolite : le risque de faux-positif dû à la migration de l’encre vers les ganglions lymphatiques mimant la présence de tumeurs.

Des médecins du département de gynécologie et d’oncologie de l’université d’Irvine en Californie ont ainsi rapporté à la mi-juillet le cas survenu en 2012 d’une patiente américaine de 32 ans, suivie pour un cancer de du col de l’utérus, et couverte de nombreux tatouages. Venue à l’hôpital pour un examen d’imagerie médicale afin de contrôler l’éventuelle progression de son cancer la jeune femme effectue un PET-scan (ou Tomographie par Émission de Positons). Un examen qui consiste à injecter dans le corps un produit radioactif se fixant préférentiellement sur les cellules cancéreuses afin de déceler la présence de tumeurs ou de métastases.

Une méprise qui fait tache…

Sur les images issues du PET scan, deux zones d’environ 2 cm s’illuminent clairement dans les régions iliaques de la patiente (au niveau des deux hanches) où se trouvent de nombreux ganglions. L’équipe médicale pensant alors être face à une progression tumorale, procède alors à l’ablation de 40 ganglions lymphatiques de la zone. L’analyse anatomo-pathologique révèlera après coup que les ganglions lymphatiques n’étaient pas envahis par des métastases mais par de l’encre de tatouage. Celle-ci avait vraisemblablement migré des membres inférieurs de la patiente, couverts de 14 tatouages.

Ce retrait n’a pas eu de conséquences sur sa santé d’après les auteurs qui soulignent le caractère exceptionnel de ce genre de méprise. Mais ces derniers souhaitent néanmoins que cet exemple serve de mise en garde pour la future prise en charge des suspicions de cancers ou de métastases chez les personnes tatouées.

« Il est important que les médecins soient avertis du fait que les tatouages de taille importante peuvent induire des erreurs dans l’analyse des images médicales, car ces confusions pourraient fort bien influencer la stratégie de lutte face à un cancer » concluent les auteurs.