Un ver de 13 cm avait trouvé refuge dans son oeil

Lorsqu'il vint consulter pour une douleur persistante à l'oeil, ce patient indien ne s'attendait pas à vivre une improbable scène de film d'horreur : le médecin lui ôta de l'oeil un ver de 13 cm, encore vivant.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Un ver de 13 cm avait trouvé refuge dans son oeil

En examinant ce patient de 75 ans à l'hôpital Fortis de Bombay, le Dr V. Seetharaman, ophtalmologiste, fut épouvanté à la vue du parasite se tortillant dans l'oeil et dû opérer en toute hâte avant que le ver ne cause d'irrémédiables séquelles.

"Il frétillait sous la conjonctive", a rapporté le médecin, interrogé par l'AFP, se référant à la membrane tranparente qui tapisse l'intérieur de l'oeil. Le patient, P.K. Krishnamurthy, souffrait depuis plus de deux semaines d'irritations et de rougeurs avant de se décider à aller consulter mercredi 27 juin 2012. "Il a été aussi profondément troublé et perturbé" par la découverte au microscope, a témoigné le médecin.

Le ver a été extrait au cours d'une opération de 15 minutes consistant en une petite ouverture de la conjonctive. "Si le ver n'avait pas été enlevé, il aurait pu pénétrer plus profond dans l'oeil et causer une perte visuelle. Il aurait pu entrer dans le cerveau et engendrer des problèmes neurologiques majeurs", a détaillé le médecin.

Les symptômes du retraité ont aussitôt disparu une fois l'opération achevée tandis que le ver, toujours vivant 30 minutes après avoir été ôté de l'oeil, a été envoyé à des microbiologistes de l'hôpital pour être analysé.

Qui était cet hôte indésirable et comment est-il arrivé là ?

Difficile de le savoir avec certitude, tant les hypothèses sont nombreuses. "Il peut s'agir d'un syndrome de larva migrans, qui peut survenir, par exemple, suite à l'ingestion d'œufs présents dans l'eau ou dans des aliments mal lavés, ou encore par des mains souillées", explique le Dr Izri Arezki, chef du service de parasitologie de l'hôpital Avicennes à Bobigny. Mais le parasite a aussi tout à fait pu être contracté par voie cutanée. "Certains parasites, dits filaires, peuvent être transmis par des insectes, comme les moustiques. L'insecte, porteur de la larve, l'injecte en piquant. Le parasite peut ensuite se développer et rejoindre la conjonctive."

Autre possibilité, plus surprenante : "Dans les pays tropicaux, les poissons d'eau douce ou les batraciens, peuvent être porteurs de larves de gnathostomes. Le patient peut être contaminé par la consommation de poisson infesté. Sans compter que dans certains pays, la médecine traditionnelle recommande, par exemple en cas de conjonctivite, d'appliquer... une grenouille sur l'œil, qui est aussi une voie de contamination !", poursuit le médecin.

Si le cas indien est très impressionnant, il reste néanmoins extrêmement rare.

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