Qualité de l’air : bilan 2011 mitigé

Selon le rapport annuel sur la qualité de l’air publié par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, les émissions globales de polluant dans l’air ont légèrement diminué au cours de l’année 2011. Mais 12 millions de français vivent dans des zones ou les particules fines excèdent les normes européennes.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Qualité de l’air : bilan 2011 mitigé

Chaque année, le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie évalue la qualité de l’air en fonction des quantités de polluants, ou de leur précurseur émis dans l’air en lien avec les conditions météorologiques influant sur leurs concentrations.

En 2011, les concentrations de polluants dans l’air ont peu évolué, mais le rapport relève une tendance globale à la baisse. Aucun dépassement réglementaire n’a été constaté pour les concentrations de monoxyde de carbone et de dioxyde de souffre.

Pour l’ozone, les facteurs météorologiques peuvent expliquer les variations constatées d’une année sur l’autre. Selon le rapport, « Un seul évènement de pollution photochimique d’ampleur nationale a été́ relevé́ vers la fin du mois de juin, marqué par un bref épisode de fortes chaleurs. »

En général pour l’année 2011, malgré une diminution de leur émission, les niveaux d’ozone et de particules restent tout de même supérieurs à ceux observés dans les années 1990.

Pour les PM10, particules inférieures à 10 micromètres qui pénètrent profondément dans nos poumons, "on estime que près de 12 millions de Français ont vécu en 2011 dans des zones n'ayant pas respecté les valeurs limites annuelles", estime le ministère.

Les plus fines de ces particules, émises majoritairement par la circulation en ville mais aussi par le chauffage au bois, l'industrie et l'agriculture, seraient à l'origine de 42.000 décès chaque année en France.

Les dépassements récurrents dans une quinzaine d'agglomérations des valeurs limites européennes - 40 microgrammes par m3 en moyenne annuelle et 50 microgrammes en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an - pourraient prochainement valoir à la France de lourdes sanctions financières.

D'après le bilan 2011, les concentrations en PM10 ont diminué "légèrement entre 2010 et 2011 sur les stations industrielles et rurales", mais sont en "légère augmentation" en ville et près des axes de circulation automobile.

Sept sites, autant qu'en 2010, ont dépassé la valeur limite annuelle pour les PM10, à Marseille, Paris et Fort-de-France, selon ce bilan. Les valeurs limites journalières ont été dépassées sur 7 sites industriels, 31 sites urbains et périurbains (sites dits de fond, c'est-à-dire loin d'une source identifiée comme un axe routier ou une industrie) et 23 sites proches du trafic routier.

"La lutte contre la pollution de l'air est une priorité majeure pour le gouvernement", souligne le ministère de l'Ecologie, rappelant que le sujet sera au menu de la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre.

Une "réunion de travail" est aussi prévue le 20 septembre avec les sept collectivités volontaires pour expérimenter des zones d'accès restreint aux véhicules les plus polluants : Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Bordeaux, Clermont-Ferrand et Aix-en-Provence.

Ces Zapa (pour Zones d'actions prioritaires pour l'air), annoncées début 2011, peinent à prendre forme: la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé le 13 juillet son souhait de revoir les modalités du dispositif jugé actuellement "trop rigide et socialement injuste"

La France, rappelle le ministère, compte "environ 3,5 millions d'asthmatiques" et "50.000 personnes atteintes d'une insuffisance respiratoire grave".

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