Inquiétudes sur des cas de cancers dans un laboratoire lyonnais

Plusieurs cas de "cancers graves" ont été diagnostiqués parmi le personnel scientifique de l'Insa à Lyon, entraînant la suspension des manipulations dans le Centre lyonnais de microscopie (CLYM), indique une note interne du laboratoire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Inquiétudes sur des cas de cancers dans un laboratoire lyonnais

Dans une note "à l'ensemble du personnel" de l'Institut national des sciences appliquées (Insa), publiée sur le site grenoblois Pièces et main d'oeuvre, il est précisé qu'elle "fait suite à une information récente concernant plusieurs cas de cancers graves diagnostiqués sur des collègues ayant fréquenté les installations du microscope électronique du CLYM hébergées dans le laboratoire MATEIS".

Dans un article intitulé "Epidémie de cancers", le site critique Pièces et main d'oeuvre parle d'une "dizaine de personnes" qui auraient été touchées "en l'espace de trois à dix ans".

Interrogé par l'AFP, le laboratoire MATEIS a affirmé qu'"aujourd'hui, les cas de tumeurs et cancers n'ont pas d'origine professionnelle avérée". Le laboratoire précise d'ailleurs que son directeur avait "interpellé la direction de l'Insa Lyon et la délégation régionale CNRS Rhône-Auvergne le 11 juin dernier pour faire état de l'apparition de deux nouveaux cas de cancers au sein de son laboratoire", s'ajoutant à "sept cas de cancers ou tumeurs diagnostiqués ces treize dernières années".

Le laboratoire reconnaît que "des questions se sont posées" sur un possible "lien de cause à effet entre ces cas de cancers et la fréquentation des installations de microscopie électronique du CLYM (...) en dépit du fait que certaines personnes n'aient jamais utilisé ces équipements".

Pour lever les doutes sur "des fuites potentielles de rayonnements ionisants", une étude a été menée "par la société Algade, organisme agréé par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), spécialiste de la mesure de radioactivité et de la radioprotection".

Obtenus le 9 juillet dernier, "les résultats de ces mesures permettent à la direction de l'Insa Lyon et du CNRS de rassurer leur communauté : les microscopes électroniques hébergés au laboratoire MATEIS n'émettent pas de rayonnements ionisants pouvant les incriminer dans les cas de cancers détectés parmi les personnels", selon ces directions.

Parallèlement, "des mesures environnementales et des investigations médicales par des professionnels indépendants sont en cours pour analyser un hypothétique lien de causalité entre les maladies et les éventuels risques professionnels et modalités d'exposition des personnels".

Dans l'attente des résultats des enquêtes environnementales, "attendus début septembre, l'Insa Lyon et le CNRS demandent à leurs agents de ne plus manipuler sur la plateforme au nom du principe de précaution".

"Dès que ces résultats seront connus, une décision de réouverture sera réexaminée", a ajouté le laboratoire MATEIS qui précise que "les données sur l'enquête médicale resteront confidentielles, car couvertes par le secret médical".

Le laboratoire MATEIS (Matériaux ingénierie et science) est une unité mixte de recherche sous tutelle de l'Insa Lyon et du CNRS et quelques personnels sont rattachés à l'université Claude Bernard Lyon 1.

Il emploie 85 permanents et 88 doctorants ou post-doctorants en turnover régulier.