Elles pourraient se passer de déodorant, et pourtant…

Des recherches, réalisées en 2009 et 2010, ont démontré qu'un gène présent chez 2% de la population supprime la sécrétion de molécules odorantes sous les aisselles. Une étude britannique, publiée le 17 janvier 2013, dans le Journal of Investigative Dermatology, vient de réaliser un constat surprenant : 77,8% des femmes porteuses du gène utiliseraient quand même du déodorant.

Florian Gouthière
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Elles pourraient se passer de déodorant, et pourtant…

Le gène "du dessous de bras sans odeur" est actif chez 2% de la population. Il s'agit d'une variante du gène ABCC11, et est également responsable de l'odeur du cérumen.

Ce gène est récessif, ce qui signifie que seuls les individus l'ayant reçu de chacun de leurs parents peuvent l'exprimer.

Au terme d'une étude portant sur 6.495 femmes, dont 117 exprimant ce gène, des chercheurs de l'Université de Bristol ont observé un phénomène surprenant : "trois quart de ces personnes qui ne produisent pas d'odeur utilisent du déodorant de façon régulière."

"Nous pensons que ces personnes se conforment simplement à des normes socioculturelles", expliquent les auteurs de l'étude. A l'appui de cette affirmation, ceux-ci mentionnent que plus de 99% des natifs d'Asie du Nord-Est sont porteurs de la paire d'ABCC11 concernée. Et si 7% de cette population se parfume sous les aisselles, le contraste avec les sujets de l'étude britannique est saisissant.

L'étude évoque par ailleurs un fait qui, lui, surprendra un peu moins : 4,7% de ceux qui ne sont pas porteurs de ce gène… n'utilisent pas de déodorant !

Source : "Dependence of Deodorant Usage on ABCC11 Genotype: Scope for Personalized Genetics in Personal Hygiene", Santiago Rodriguez, Colin D Steer, Alexandra Farrow, Jean Golding and Ian N M Day, Journal of Investigative Dermatology, 17 January 2013, doi: 10.1038/jid.2012.480

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