Eau polluée, boisson interdite en Seine-Maritime

Les habitants de Bolbec et de sa région (Seine-Maritime) ne peuvent plus boire ni utiliser l'eau du robinet pour des usages alimentaires. Ces mesures ont été prises car une pollution chimique a été détectée, a annoncé jeudi 26 juillet le ministère de l'Ecologie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Eau polluée, boisson interdite en Seine-Maritime
Pollution de l'eau courante en Seine-Maritime
Pollution de l'eau courante en Seine-Maritime

Cette pollution de l'eau est due à une substance, la N-Nitrosomorpholine (BIEN N-Nitrosomorpholine), potentiellement cancérigène, qui a été détectée "en très petite quantité" dans un captage, selon la Communauté de communes Caux vallée de Seine (CVS). Il est donc recommandé de ne pas boire cette eau, et de ne pas l'utiliser pour cuisiner, faire cuire ou préparer ses aliments. "Elle peut en revanche être utilisée sans risques pour la santé pour laver ses aliments et pour tout autre usage domestique".

D'après le ministère, cette pollution a pour origine l'usine pharmaceutique ORIL Industrie, située à Bolbec et appartenant au groupe Servier. A la demande du ministère, le préfet de Seine-Maritime a prescrit à l'entreprise de "faire réaliser, dans un délai de trois semaines, une étude sur les sols de l'usine et sur la nappe phréatique".

Le préfet pourra imposer le cas échéant des mesures de dépollution. "Dans la mesure où sa responsabilité est établie dans l'origine de la pollution des captages, la société ORIL Industrie est civilement et financièrement responsable des conséquences de cette pollution", ajoute le ministère.

Suite à cette détection, le préfet a recommandé de ne pas utiliser cette eau pour des usages alimentaires. La CVS, qui invoque "le principe de précaution", a mis en place une logistique de distribution d'eau minérale à l'intention des populations concernées et a commencé à prendre des mesures pour sécuriser ses approvisionnements en eau. 3 litres d'eau par personnes et par jours vont être mis à la disposition des habitants concernés, par l'intermédiaire de leur commune, à partir de lundi 30 juillet.

De son côté, l'Agence régionale de santé (ARS) de Haute-Normandie indique que la N-Nitrosomorpholine ne fait pas actuellement l'objet d'une réglementation. "Cette substance (...) est cependant considérée comme potentiellement cancérigène et présente un risque pour la santé s'il y a une consommation quotidienne d'eau du robinet (environ 2 litres par jour et par personne) sur une très longue période", écrit-elle.

 

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