Chutes d'enfants : attention aux fenêtres !

Ce dimanche 27 juillet 2014, un enfant de deux ans et demi a chuté du neuvième étage d'un immeuble à Sevran. Souffrant d'une multitude de traumatismes, l'enfant, dont le pronostic vital est engagé, a été immédiatement transporté à l'hôpital Necker à Paris. La défenestration est un accident plus courant en été. Avec les beaux jours, les fenêtres sont ouvertes et les risques de défenestrations des enfants augmentent. Quelles sont les conséquences de ces accidents ? Comment faire pour les prévenir ? Les explications avec le Dr Gérald Kierzek, urgentiste.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Accidents de la vie courante / Affiche INPES
Accidents de la vie courante / Affiche INPES
Accidents de la vie courante / Affiche INPES
Accidents de la vie courante / Affiche INPES

Chaque année, le printemps et les beaux jours arrivent et avec les premières chaleurs, les risques de chutes par la fenêtre augmentent. La plupart de ces chutes surviennent au printemps ou encore en été (25% rien qu'au mois de juillet). On ouvre les fenêtres et les enfants crapahutent et basculent de l'autre côté.

Il faut se mettre dans la tête d'un enfant, il entend des bruits à l'extérieur et cherchera à voir ce qui se passe. S'il y a un conseil à retenir, c'est de ne jamais laisser un enfant seul quand une fenêtre est ouverte.

On dénombre 250 victimes chaque année avec les enfants de moins de 6 ans particulièrement touchés. Les chutes accidentelles de grande hauteur concernent majoritairement des garçons (70%).

Des conséquences dramatiques

Les conséquences des chutes dépendent de la hauteur et de la réception, mais généralement les enfants souffrent de polytraumatismes, c'est-à-dire de plusieurs lésions engageant le pronostic vital : traumatisme crânien, thoracique et abdominal (avec des lésions de décélération également) et multiples fractures. En cas de chute, on ne mobilise pas la victime et on maintient l'axe tête-cou-tronc.

Comment prévenir les défenestrations ?

Il existe des protections pour les fenêtres mais dans la moitié des cas, la chute a eu lieu alors que l'ouverture disposait d'une protection, qui a donc été inefficace. De même, quatre fois sur cinq, un adulte était présent dans le logement au moment de la chute. Un meuble se trouvait sous l'ouverture dans plus de la moitié des cas.

L'INPES lance chaque année une campagne de prévention qui rappelle les bons réflexes.

Les conseils à retenir :

  • Ne jamais laisser un enfant seul, ou sous la responsabilité d'un autre enfant ou adolescent, près d'une fenêtre ouverte ou sur un balcon.
  • Ne jamais laisser des meubles ou objets sous une fenêtre : les enfants peuvent s'en servir pour accéder à leur ouverture.
  • Verrous, poignées verrouillables, entrebâilleurs, bloc-portes, barrières qui font office de garde-corps... ne suffisent pas et ne remplacent jamais la vigilance d'un adulte.

Les adultes, eux aussi victimes de défenestrations

Les adultes sont aussi victimes de chutes de grande hauteur, surtout en voulant escalader un immeuble ou passer par les fenêtres quand ils ont oublié leurs clés. C'est un grand classique au SAMU. Pour éviter d'appeler le serrurier et faire quelques économies, on peut y laisser sa vie.

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