Ces méduses dont la vie tourne en boucle

Le Turritopsis nutricula est une méduse immortelle et nous sommes son lointain cousin ! Un chercheur japonais tente de percer le mystère.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Ces méduses dont la vie tourne en boucle
Takashi Murai - Seto Marine Biological Laboratory
Takashi Murai - Seto Marine Biological Laboratory

Le professeur Shin Kubota sait (presque) tout de ce petit organisme. Ces méduses ont l'extraordinaire faculté d'inverser l'échelle du temps en cas de blessure ou en fin de vie. Par le processus de trans-différenciation, les cellules reviennent à leur état primitif.

La méduse redevient polype (sorte de Corail) puis se retransforme à nouveau en méduse. Un cycle de vie qui tournerait en boucle en somme, comme si le papillon pouvait redevenir chenille.

Faire des allers-retours sur sa ligne de vie

La trans-différenciation est la capacité qu'ont certaines cellules de perdre des facultés pour en récupérer d'autres. Le processus avait déjà été repéré sur des cellules cancéreuses qui pouvaient stopper leur vieillissement. En revanche, faire des allers-retours sur sa ligne de vie comme le fait cette méduse est unique.

Clonage plutôt que régénérescence

L'homme ne pourra pas tout de suite imiter cette méduse. Et pourtant, les facultés de cet animal extraordinaire sont connues depuis 1988. Malheureusement, la communauté scientifique a longtemps toisé cette espèce primitive, la pensant trop éloignée de nous. Depuis 2003, année où l'on a décodé la carte du génome humain, l'intérêt pour la méduse se répand car on s'est rendu compte que nous n'étions pas si éloignés d'elle...

Shin Kubota, le pionnier japonais des chercheurs pense que cela ressemble plus à un clonage qu'à une régénérescence. Les cellules se reproduiraient à l'identique sans pour autant rajeunir.

Le chercheur japonais qui s'intéresse depuis 15 ans à ce minuscule (4 ou 5 mm) animal préhistorique, espère un jour percer le secret de l'immortalité. Sa seule crainte est d'y parvenir "avant que le cœur humain ne soit prêt".

Source : "Can a Jellyfish Unlock the Secret of Immortality?", Nathaniel Rich, The New York Times, 28 novembre 2012.

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