Bulletin de santé du 3 août 2011

Des violences sur les femmes qui entrainent des troubles mentaux plus graves et plus nombreux, une longévité plus liée aux gènes qu'aux modes de vie, un refus de formation pour les médecins sur les effets du Mediator®...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bulletin de santé du 3 août 2011

Australie : des violences qui entrainent plus de troubles mentaux

Les femmes victimes de viols ou d'autres formes de violences sexuelles souffrent ensuite plus que les autres de maladies mentales et leur taux de suicide est plus élevé, révèle le 3 août 2011 une étude australienne, dont les conclusions sont "inquiétantes" selon ses auteurs. "En nous basant sur les études précédentes, nous nous attendions à découvrir une association ou une corrélation, mais l'importance (de cette corrélation) est particulièrement inquiétante", a déclaré Susan Rees, chef de cette étude réalisée à l'Ecole de psychiatrie de l'université de Nouvelle-Galles du Sud. Les troubles mentaux sont "non seulement plus nombreux mais aussi plus graves", a-t-elle ajouté.

Pour cette étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association, les chercheurs ont analysé les résultats d'un questionnaire mené par le Bureau australien des statistiques en 2007, auprès de 4 451 femmes âgées de 16 à 85 ans. L'équipe s'est attachée à quatre types de violences : la violence conjugale, le viol, d'autres types de violences sexuelles, le harcèlement. Elle a ensuite regardé les troubles mentaux, tels que l'anxiété grave, la dépression, et la consommation de drogues.

"69 % des femmes qui ont souffert de deux des formes de violences répertoriées connaissent des troubles mentaux au cours de leur vie, et ce taux grimpe à 89,4 % pour les femmes qui ont été exposées à trois de ces types de violences", a souligné Susan Rees.

Le taux des troubles mentaux est de 28 % chez les femmes qui n'ont pas connu ce type de violences, a ajouté la psychiatre. Le taux de tentatives de suicide est de 1,6 % chez les femmes qui n'ont pas subi de violences, 6 % pour celles exposées à un seul type de violence et 34 % pour celles exposées à trois ou quatre types de violences. Cette recherche est la plus complète jamais effectuée à partir d'un échantillon national représentatif et vaut également pour d'autres pays, a estimé Mme Rees.

En Australie, 15 % des femmes disent avoir été victimes de violences sexuelles et 8 % de viols, des taux comparables avec ceux rapportés dans d'autres pays comparables avec l'Australie.


Israël : une longévité peu affectée par le mode de vie

La longévité est davantage liée aux gènes et à l'hérédité qu'aux modes de vie et d'alimentation, révèle une étude réalisée par des chercheurs israéliens et publiée dans la revue de la Société américaine de gériatrie.

Les chercheurs ont mené leur étude sur 477 juifs ashkénazes, âgés de 95 à 122 ans et vivant de façon autonome. Quelque 75 % des participants étaient des femmes. La population de juifs ashkénazes a été choisie car elle est "plus uniforme que d'autres génétiquement parlant, ce qui rend plus facile la découverte de gènes différents", explique l'étude.

Dans l'ensemble, ce groupe de personnes âgées présentait des modes de vie à peu près similaires à la moyenne de la population, que ce soit en termes de ratio taille-poids, d'exercice physique, de régime alimentaire ou de consommation de tabac. Les comparaisons ont été faites avec un échantillon de 3 164 personnes nées à la même époque que les centenaires et ayant été examinées entre 1971 et 1975 lors d'une enquête nationale sur la santé et la nutrition.

Les résultats montrent que les personnes ayant vécu le plus longtemps ont bu légèrement plus et fait moins d'exercice que la moyenne générale. Quelque 24 % des hommes les plus âgés ont ainsi consommé de l'alcool quotidiennement, contre 22 % de la moyenne des hommes, tandis que 43 % d'entre eux ont fait de l'exercice régulièrement, contre 57 % de la moyenne des hommes.

"Cette étude suggère que les centenaires doivent posséder des gènes de longévité supplémentaires qui leur servent de protection contre les effets nocifs d'un mode de vie peu sain", explique Nir Barzilai, directeur de l'Institut de la recherche sur l'âge à la faculté de médecine de l'Université Yeshiva, à New York, et l'un des principaux auteurs de l'étude. Il prévient toutefois : "Bien que cette étude prouve que les centenaires peuvent être obèses, fumer et ne pas faire d'exercice, ces modes de vie ne sont guère conseillés pour la plupart des gens qui ne présentent pas de cas de longévité dans leur famille".


Mediator® : pas de formation sur les atteintes cardiaques pour les médecins

Le Fonds d'assurance de la formation médicale (FAF-PM) a récemment refusé de financer une formation pour médecins sur les atteintes des valves cardiaques liées à la prise de médicaments, une décision qui a soulevé un début de polémique en pleine affaire Mediator®.

Le FAF-PM, organisme agréé pour gérer le financement de la formation des médecins, a refusé fin mai 2011 de donner son feu vert à un enseignement de "l'Union nationale de formation continue et d'évaluation en médecine cardiovasculaire" (UFCV) sur les valvulopathies (atteintes des valves cardiaques) en lien avec la prise d'un médicament.

"Pourtant, chaque semaine près de 7 000 échocardiographies sont réalisées, le plus souvent par les cardiologues libéraux, à la demande de l'Afssaps, suite à la prise du benfluorex" (Mediator®), avait alors protesté l'UFCV dans un communiqué.

Dans sa lettre de refus adressée à l'UFCV, le FAF-PM estimait notamment qu'il s'agissait "désormais d'un problème de santé publique qui ne relève pas de sa compétence". Il indiquait aussi ne pas souhaiter "cautionner" la formation, "dans le contexte actuel de judiciarisation".

"Les formations que nous finançons doivent être valides sur le plan scientifique. Or, il n'y a pas de lien irréfutable entre le Mediator® et les valvulopathies dans l'Evidence Based Medicine (preuve scientifique, ndlr)", a par ailleurs déclaré son président, le Dr Pierre-Yves Lussault, dans l'édition du 27 juillet du Quotidien du Médecin.

Source : AFP

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