Bradycardie : vers une alternative au pacemaker

Le seul traitement contre la bradycardie, trouble du cœur qui se traduit par un ralentissement du rythme cardiaque, est le pacemaker. Des chercheurs ont trouvé une nouvelle piste, ouvrant la voie à un traitement pharmaceutique. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications le 21 août 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cellules cardiaques responsables des battements du cœur. Leur dysfonctionnement est à l'origine des bradycardies. Crédits: Anne Fernandez/Isabelle Bidaud/Muriel Asani, Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université Montpellier 1 et 2).
Cellules cardiaques responsables des battements du cœur. Leur dysfonctionnement est à l'origine des bradycardies. Crédits: Anne Fernandez/Isabelle Bidaud/Muriel Asani, Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université Montpellier 1 et 2).

La bradycardie se définit par un ralentissement des battements du cœur. Elle s'oppose à la tachycardie, caractérisée par un cœur qui bat trop vite. Pour le moment, le seul traitement contre la bradycardie est le pacemaker.

Une récente étude apporte des résultats encourageants ouvrant la voie au développement d'un traitement alternatif. Un traitement non plus mécanique mais pharmacologique.

Pour arriver sur cette piste, les chercheurs ont modifié génétiquement des souris pour contrôler les battements de leur cœur afin de provoquer une bradycardie. Puis, ils ont cherché à compenser ce ralentissement cardiaque. Ce à quoi ils sont parvenus en inactivant génétiquement un canal ionique, nommé GIRK4.

Redondance des canaux ioniques

Chez les souris non malades, ce canal participe au ralentissement du rythme cardiaque après un effort physique ou un stress émotionnel.

Comme il existe de nombreux canaux ioniques et que plusieurs d'entre eux réalisent la même fonction, l'inactivation de l'un d'eux est compensée par le travail des autres. "Si on arrive à enlever le bon frein en cas de bradycardie, on maintient l'équilibre grâce aux autres canaux ioniques", explique Matteo Mangoni, auteur principal de l'étude.

"Ces résultats pourraient aider à réduire la pose de pacemakers en permettant l'élaboration d'un traitement pharmaceutique qui ciblerait ces canaux", explique-t-il. Déjà des molécules ont été testées en laboratoire avec des résultats encourageants, selon le chercheur.  

Source : Cardiac arrhythmia induced by genetic silencing of ‘funny' (f) channels is rescued by ​GIRK4 inactivation. Matteo E. Mangoni et al. 21 août 2014. Nature Communications Doi : 10.1038/ncomms5664

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