Contraception définitive : trois questions sur les implants Essure®

Ce 9 décembre, une plainte a été déposée contre les laboratoires allemands Bayer, fabricant de l'implant contraceptif Essure®, par des femmes qui jugent ce dispositif responsable de nombreux troubles handicapants. Alors que la médiatisation de cette affaire soulève de nombreuses questions, nous nous sommes tournés vers le professeur Xavier Deffieux, gynécologue obstétricien à l’hôpital Antoine-Béclère / AP-HP (92) pour obtenir quelques éclaircissements.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
  • Quels sont les risques de complications associées à la pose d'un tel implant ?

    Pr Xavier Deffieux : "Des complications infectieuses [peuvent survenir] – mais c’est exceptionnel, c’est moins de 1% des cas. En général, cela va être des douleurs et des pertes malodorantes dans les jours et semaines qui suivent, mais là encore, c’est quelque chose d’assez immédiat. Après, il peut y avoir des douleurs sans infection. Cela n’est pas non plus fréquent, mais cela peut arriver, dans les jours ou semaines qui suivent. […] 

    "On prévient les patientes avant l’opération [de ce risque] et, [lorsque la situation se produit, on reconnaît auprès de la patiente qu’elle [fait] partie du petit pourcentage de cas où il y a des douleurs. Dans ce cas, il va peut-être falloir réopérer, pour enlever l'implant, voire enlever la trompe [de Fallope], si cela ne suffit pas."

    • Les femmes déjà opérées doivent-elles s'inquiéter ?

      Pr Xavier Deffieux : "Il n’y a pas de craintes particulières à avoir à long terme avec des implants qui ont été posés, qui ont été vérifiés, et qui sont complètement asymptomatiques (pour lesquels aucun symptôme ne s’est manifesté, NDLR). Il n’y absolument aucune crainte à avoir – d’ailleurs on continue à mettre en place ces implants, quotidiennement, parce qu’il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir."

      • Quelles sont les mesures prises pour réduire les risques ?

        Pr Xavier Deffieux : "Probablement qu'une partie de ces complications est liée à un défaut dans la pose ou dans la surveillance du bon positionnement des implants. On dispose actuellement de moyens pour mieux former les chirurgiens à la pose de ces implants, en particulier par des outils de simulation.

        "Un autre point qui va également être prochainement amélioré : [la mise en place d'un] processus de formation, avec une sorte de "diplôme" au bout, [qui stipulera que le médecin titulaire] est accrédité pour la mise en place des implants Essure®. Cela devrait être effectif l'an prochain, en 2017."

        Depuis leur mise sur le marché en 2001, plus d'un million d’implants ont été vendus dans le monde, dont 240.000 en France, selon le laboratoire Bayer qui les commercialise.