Une campagne glaçante contre l'excision

L'excision est un acte criminel qui ne touche pas que l'Afrique... L'association 28 Too Many alerte fin avril sur cette pratique encore trop répandue dans le monde. Y compris en Occident, campagne de sensibilisation à l'appui.   

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Affiche de la campagne contre l'excision, le drapeau du Royaume-Uni
Affiche de la campagne contre l'excision, le drapeau du Royaume-Uni  —  DR - 28 Too Many

Les mutilations génitales ne concernent pas que les pays lointains. Pour lutter contre ces tortures dont sont victimes 125 millions de femmes dans le monde, l'association 28 Too Many lance une campagne incisive. Les affiches, diffusées depuis fin avril 2015, montrent des drapeaux recousus, rouillés et ensanglantés, qui font échos aux circonstances inhumaines dans lesquelles sont pratiquées les excisions. Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Allemagne... "Les mutilations génitales ne sont pas réalisées que dans des contrées lointaines", souligne la campagne. En France, on compterait 50.000 femmes excisées.

Outre les séquelles intimes et psychologiques, ces blessures peuvent provoquer de graves hémorragies, des infections, des kystes et la stérilité de la jeune fille. Dans 80% des cas, ces mutilations consistent en l'ablation totale du clitoris et des petites lèvres. Mais les jeunes femmes peuvent également subir une infibulation : une soudure des grandes lèvres qui laisse une ouverture très réduite autour du vagin.

Drapeau des Pays-Bas (DR - 28 Too Many)

Des pratiques ancestrales et dégradantes

L'excision marque la profonde inégalité entre les sexes et la discrimination à l'égard des femmes. Selon l'OMS, "les mutilations sexuelles féminines sont souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié, c’est-à-dire que ces pratiques ont à voir avec la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale". Leurs origines sont culturelles, familiales ou religieuses, bien qu'aucun texte religieux ne prescrive cette pratique. Les mutilations sont majoritairement pratiquées par des circonciseurs traditionnels, mais aussi, et de plus en plus, par du personnel soignant(1)

L'excision est un crime pour la loi française, qui la punie de 10 à 20 ans de prison ferme. Depuis une dizaine d'années, des chirurgies réparatrices sont proposées aux victimes et remboursées par la Sécurité sociale. La réparation du clitoris permet notamment aux femmes privées de plaisir de recouvrer de nouvelles sensations.

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 (1) Dans 18% des cas, selon l'OMS