Le vaccin contre la grippe est-il efficace à 100% ?

Le vaccin contre la grippe peut-il donner la grippe ? Peut-on avoir une grippe en ayant été vacciné ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Odile Launay, infectiologue :

"Le vaccin contre la grippe ne donne pas la grippe. Autant il y a des vaccins qui utilisent des virus vivants atténués et qui peuvent donner des maladies a minima, pour la grippe, ce n'est pas le cas car c'est un vaccin inactivé, c'est-à-dire que le virus est inactivé complètement, il est incapable d'entraîner une maladie. En revanche, la vaccination peut entraîner une réaction inflammatoire, c'est même ce que l'on attend puisque si on veut induire des anticorps et une protection, il faut que l'organisme synthétise des anticorps et donc cette réaction inflammatoire peut donner un peu de fièvre, un peu de douleurs articulaires. Les personnes se disent qu'elles ont eu la grippe mais en fait c'est la réaction attendue. Si on n'a pas de réaction, on peut même se demander si la vaccin a été immunogène.

"Le vaccin contre la grippe n'est pas 100% efficace. Il y a deux types de difficultés avec le vaccin contre la grippe. D'une part, l'efficacité diminue avec l'âge. Globalement chez une personne en bonne santé, l'efficacité est de l'ordre de 70% donc il reste tout de même 30% de personnes qui vont avoir la grippe. Et quand on vieillit, l'efficacité diminue un peu parce qu'on a ce qu'on appelle l'immunosénescence, c'est-à-dire qu'à partir de 45 ans, notre système immunitaire vieillit, et on va moins bien répondre. Mais malgré tout, ça marche quand même et ça marche d'autant mieux qu'on a commencé à être vacciné plus tôt. C'est donc la raison pour laquelle on encourage les personnes à se faire vacciner dès 65 ans.

"Chaque année, le vaccin tel qu'il est aujourd'hui va être modifié, sa composition va être modifiée pour être adaptée le mieux possible aux virus qui vont circuler. En fait c'est une sorte de pari que fait l'OMS (Organisation mondiale de la santé). En février, après une surveillance mondiale, ils choisissent de mettre l'accent sur des souches qui ont le plus de chance de circuler. Et c'est ce que vont mettre les industriels dans le vaccin. Ils ont besoin d'un peu de temps entre le moment où on leur dit ce qu'il faut mettre et le moment où le vaccin va être disponible.

"Par exemple en 2015, la prévision n'a pas été bonne et une des trois souches qui a été mise dans le vaccin n'était pas la souche qui a circulé. Conséquence : on a eu un nombre de cas attribuables à la grippe particulièrement élevé car habituellement c'est de l'ordre de 8.000 décès par an et en 2015, on a eu plus de 18.000 décès. Et ces décès étaient liés en partie au fait que le virus qui a circulé n'était pas celui qui avait été mis dans le vaccin."