Grippe : nouvelle étape franchie vers le vaccin universel

La découverte de cellules capables de reconnaître et d’éliminer tous les types de virus de la grippe constitue un nouveau pas vers le développement d’un vaccin universel contre cette maladie infectieuse.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Grippe : nouvelle étape franchie vers le vaccin universel

L’information tombe à pic, en pleine épidémie de grippe saisonnière. Dans une étude publiée le 18 février 2019 dans la revue Nature Immunology, des chercheurs en immunologie des universités australiennes de Melbourne et Monash annoncent avoir identifié des cellules du système immunitaire, le système de défense de l’organisme, qui pourraient faire progresser la mise au point d’un vaccin universel contre la grippe.

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Des cellules "tueuses" efficaces chez toutes les personnes

Ces cellules immunitaires sont dites "tueuses" et sont présentes chez la moitié de la population mondiale. Leur intérêt ? Elles seraient capables de reconnaître et d’éliminer tous les types de virus de la grippe : A, B, C et D.

Les chercheurs imaginent pouvoir utiliser ces cellules de manière à développer un vaccin efficace contre toutes les grippes et chez toutes les personnes, y compris celles qui ne possèdent pas initialement ce type de cellules.

S’affranchir du vaccin annuel contre la grippe

"C'est une avancée extraordinaire [...] qui pourrait aboutir à un vaccin qu'on n'aurait pas à modifier chaque année", s'est enthousiasmée dans un communiqué l'équipe de chercheurs à l’origine de l’étude.

Et pour cause : actuellement, l’élaboration du vaccin contre la grippe est renouvelée chaque année et s’appuie en réalité sur une sorte de pari. En effet, deux fois par an - en février pour l'hémisphère Nord et en septembre pour l'hémisphère Sud - l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) évalue, grâce à un système de surveillance mondial, quelles seront les souches de la grippe les plus menaçantes pour l'hiver suivant. C'est sur cette base que sont ensuite fabriqués les vaccins, qui changent donc tous les ans puisque que les virus de la grippe saisonnière (type A et B) mutent tous les ans. 

Le problème est qu’il est impossible de prédire avec certitude quels virus circuleront huit mois plus tard. C’est pourquoi les vaccins contre la grippe ne sont pas efficaces à 100%. Pour cette saison 2018-2019 par exemple, le vaccin contre la grippe serait efficace à 59% contre le virus AH1N1 et à 19% contre le virus AH3N2.

La mise au point d’un vaccin universel permettrait donc de s’affranchir de cette contrainte. Mais le chemin à parcourir est encore long et même si la découverte des chercheurs australiens constitue une étape supplémentaire vers la mise au point du vaccin, de nombreuses études sont encore nécessaires avant d’envisager sa concrétisation.