Le Conseil d’Etat approuve l’obligation de 8 nouveaux vaccins

Onze vaccins demeurent imposés aux enfants nés après le 1er janvier 2018, contre trois auparavant, en dépit de l’action de militants anti-vaccins auprès du Conseil d’Etat.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le Conseil d'Etat a débouté la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations le 6 mai 2019. crédit: FlickrCC.
Le Conseil d'Etat a débouté la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations le 6 mai 2019. crédit: FlickrCC.

Sévère revers pour les anti-vaccins. Les enfants nés après le 1er janvier 2018 doivent obligatoirement recevoir pas moins de 11 vaccins, contre 3 auparavant, comme l’a souhaité la ministre de la Santé Agnès Buzyn. La ligue nationale pour la liberté des vaccinations avait saisi le Conseil d’Etat pour contester cette extension. Les membres de l’institution publique ont rendu leur décision lundi après-midi. Verdict : l’extension du nombre de vaccins obligatoires n’est pas contraire au "droit à l’intégrité physique et au respect de la vie privée". Elle est justifiée "par la protection de la santé publique". Cette association de lutte contre "l’obligation vaccinale", fondée il y a plus de 60 ans, est donc déboutée.

Le Conseil d’Etat estime que ce renforcement conséquent de l’obligation vaccinale est justifié, "compte tenu de la gravité des maladies, de l'efficacité de ces vaccins". Pour lui, "la nécessité de les rendre obligatoires pour atteindre une couverture vaccinale satisfaisante pour l'ensemble de la population" est avérée.

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L'aluminium fait débat

Les vaccins contenant de l’aluminium sont particulièrement pointés du doigt par les anti-vaccins. Des associations estiment que celui-ci, contenu dans de nombreuses injections, peut provoquer des maladies. Une position qui n’a pas été prouvée scientifiquement à ce jour. Les fonctionnaires du Conseil d’Etat, eux, soutiennent le gouvernement dans sa décision de maintenir leur obligation. Dans une décision distincte, l’institution du Palais Royal a ainsi jugé que le gouvernement avait légalement le droit de refuser de retirer les vaccins obligatoires contenant de l'aluminium. "Le rapport entre les bénéfices et les risques des vaccins contenant des sels d'aluminium est favorable et les autorités sanitaires ont donc pu légalement refuser leur retrait", a-t-il estimé.

Il avait été saisi sur cette question par quelque 3.000 personnes. Elles contestaient le refus de la ministre de la Santé d'obliger les fabricants de vaccins à ne pas utiliser de sels d'aluminium comme adjuvants. Pour rappel, les adjuvants sont des substances utilisées pour accroître l'efficacité de certains vaccins en augmentant la réponse immunitaire.  De plus, les sels d'aluminium sont le plus ancien adjuvant utilisé, depuis les années 1920. Ils sont présents dans de nombreux vaccins.

"Indispensable à la vaccination"

"Aucun lien de causalité n'a pu être établi, à ce jour, entre les sels d'aluminium présents dans huit vaccins obligatoires et les maladies auto-immunes ou l'autisme", a rappelé le Conseil d'Etat, selon qui "le recours à ces sels d'aluminium est, en l'état des connaissances scientifiques, indispensable à l'efficacité de la vaccination elle-même". Une décision on ne peut plus claire.