Des éponges pour stopper les hémorragies graves

Ce 11 décembre, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a autorisé la commercialisation pour le grand public du pansement XSTAT 30®, un pansement extensible composé de plusieurs éponges. Autorisé en 2014 pour l'armée, ce dispositif permet d'arrêter de graves saignements dans des zones où un garrot ne peut pas être placé (comme l'aine ou l'aisselle), ou si l'on ne sait pas correctement réaliser cette délicate opération.

La rédaction d'Allo Docteurs
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L'applicateur de mini-éponges XSTAT 30® (crédits : REVMEDX)
L'applicateur de mini-éponges XSTAT 30® (crédits : REVMEDX)
Séquence d'application
Séquence d'application

Le contrôle précoce des hémorragies sévères peut éviter les chocs hémorragiques (chute rapide de l'alimentation des cellules en oxygène) et peut sauver la vie. Selon l'Institut de recherche chirurgicale de l'armée des Etats-Unis, 30 à 40 % des décès de civils par lésion traumatique sont dus à une hémorragie. Parmi ces décès, de 33 à 56 % se produiraient avant que le patient n'atteigne l'hôpital.

"Quand un produit est développé pour une utilisation sur champ de bataille, il est généralement destiné à intervenir dans les pires scénarios où les soins avancés peuvent ne pas être immédiatement disponibles", a précisé dans un communiqué William Maisel, responsable à la FDA pour l'évaluation des dispositifs médicaux.

Le pansement XSTAT 30® est désormais autorisé chez les patients à haut risque immédiat de choc hémorragique sévère, lorsque l'accès aux soins à un établissement d'urgence ne peut être atteint en quelques minutes.

Les éponges, rapidement insérées dans la plaie à l'aide d'une grosse seringue à piston, gonflent et remplissent la cavité, créeant une barrière physique pour arrêter le sang. Le nombre d'éponges nécessaires pour le contrôle de l'hémorragie variera en fonction de la taille et de la profondeur de la blessure. L'ensemble des mini-éponges contenues dans une seringue peut absorber environ 50 centilitres de sang. Trois lots d'éponges peuvent être insérés, au maximum.

Selon la FDA, le pansement peut rester en place sans danger durant quatre heures au maximum, le temps pour le patient de recevoir des soins chirurgicaux, qui inclueront l'extraction du bloc d'éponges. Ce dispositif est jugée sûr pour les blessures graves touchant la plupart des zones du corps, à l'exclusion de la poitrine, de l'abdomen, du bassin ou de la clavicule.


Reportage sur le dispositif dans l'émission PBS NewsHour.