Attentats de Bruxelles : quelle prise en charge pour les blessés ?

Bruxelles a été frappée ce mardi 22 mars 2016 par plusieurs attentats terroristes coordonnés, avec de puissantes explosions dans le métro et à l'aéroport international de Zaventem, dont l'une probablement causée par un kamikaze, qui ont fait une trentaine de morts, et plus de 200 blessés. Comment sont-ils pris en charge ? Les explications du Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF).

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF)
Entretien avec le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF)
  • Quelles sont les spécificités des blessures par explosion ?

Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France : "Les blessures par explosion sont très différentes des blessures par balle. En milieu "ouvert", comme un aéroport, s'il y a une foule assez dense, le nombre de victimes est assez limité, ce sont surtout les gens qui se trouvent autour de la personne qui se fait exploser. En revanche, dans un milieu confiné, comme le métro, le souffle de l'explosion, que l'on appelle un "blast" peut provoquer des lésions pulmonaires. Le problème, c'est que les personnes n'ont pas forcément l'impression d'être blessées. Pourtant, il faut qu'elles soient vues à l'hôpital et surveillées car leur état peut s'aggraver dans les heures qui suivent l'explosion."

  • Comment les secours interviennent-ils dans un espace fermé comme le métro ?

Dr Christophe Prudhomme : "À la lumière des attentats de ces vingt dernières années, nous avons modifié nos stratégies. Nous ne fonctionnons pas du tout comme lorsque nous intervenons pour des catastrophes naturelles où on met en place un "hôpital de campagne", ce que l'on appelle un poste médical avancé. En cas d'attentat dans le métro, il n'est pas question de mettre en place ce type de structures parce qu'il faut évacuer les lieux très rapidement. Nous n'avons aucune garantie sur la sécurité des lieux donc il faut impérativement déplacer les victimes, les amener aux véhicules de secours pour pouvoir les conduire le plus rapidement possible vers les hôpitaux où elles seront prises en charge."

  • Apparemment, il n'y a pas eu de mouvement de foule après l'explosion dans le métro de Bruxelles…

Dr Christophe Prudhomme : "Effectivement, c'est ce que l'on peut craindre dans le métro : des mouvements de foule avec des compressions. Il faut impérativement que les issues soient ouvertes car si une foule en panique se retrouve enfermée dans le noir, il peut y avoir des dizaines de victimes par étouffement et par écrasement…"