ASCO 2016 : qu'est-ce que l'immunothérapie ?

Plus de 30.000 spécialistes venus du monde entier, 5.000 études scientifiques présentées… La conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology, l'ASCO, a ouvert ses portes à Chicago le 3 juin. Et cette année, plusieurs études viennent confirmer le potentiel prometteur de l’immunothérapie contre différents types de cancers.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
ASCO 2016 : qu'est-ce que l'immunothérapie ?

L'immunothérapie consiste à utiliser notre propre système de défense, le système immunitaire, pour traiter le cancer. Notre organisme produit des cellules, les lymphocytes T, qui nous défendent contre les attaques extérieures. En cas de cancer, les cellules tumorales prolifèrent au sein de l'organisme et envoient des signaux qui désactivent les lymphocytes T. Ces derniers ne sont alors plus capables d'identifier les attaques ni de les détruire. L'objectif de l'immunothérapie est de renforcer le système immunitaire, grâce à l'injection d'anticorps, pour permettre de détruire les tumeurs.

"Actuellement, les immunothérapies sont surtout efficaces dans le mélanome cutané, les cancers du poumon, certains cancers ORL de la tête et du cou et dans les cancers de la vessie. Tous ces cancers sont plein de mutations donc cela fait beaucoup de cibles pour le système immunitaire. Si on lève le frein, il y a beaucoup de cellules actives capables de reconnaître les conséquences de ces mutations", explique le Dr Olivier Lantz, spécialiste en immunologie à l'Institut Curie, à Paris.

L'immunothérapie est le plus souvent associée à d’autres traitements comme  la chimiothérapie et la radiothérapie. Son principal atout est d’être efficace même pour des cancers avancés. Selon Dr Olivier Lantz : "C’est une révolution dans le sens où jusqu’à maintenant on avait des gens qui mouraient et maintenant on a, à long terme, dans beaucoup de ces tumeurs 20 à 30% de survie", affirme-t-il. "Il n’y a pas forcément une disparition complète de la tumeur, mais souvent une stabilisation des lésions et aussi des gens qui n’ont plus de tumeurs du tout", poursuit-il.

Aujourd'hui, l’immunothérapie est essentiellement utilisée dans le cadre d'essais cliniques. Si cette thérapie représente sans nul doute l’avenir de la lutte contre le cancer, le défi majeur reste son coût car il s’agit de traitements très onéreux.