Une machine qui lit dans les pensées

Les interfaces cerveau-machine sont un domaine de recherche très actif, dont le but est de développer des machines capables de décrypter les pensées. À Tsukuba, au Japon, une équipe de l'Institut des sciences avancées a mis au point le Neurocommunicator, un petit appareil performant qui pourrait aider des patients lourdement handicapés à exprimer leurs souhaits.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le Neurocommunicator pourrait aider des patients lourdement handicapés à exprimer leurs souhaits.
Le Neurocommunicator pourrait aider des patients lourdement handicapés à exprimer leurs souhaits.

Au Japon, la haute technologie est omniprésente et les robots s'intègrent peu à peu dans la vie quotidienne. Mais certains scientifiques vont encore plus loin en cherchant à faire fusionner l'homme et la machine. À l'université de Tsukuba, au nord de Tokyo, le Dr Hasegawa est un des pionniers. Il a développé le Neurocommunicator, un système permettant de lire dans les pensées.

Lorsque nous prenons une décision par rapport à notre environnement, certaines zones cérébrales s'activent et émettent des ondes. Ensuite des ordres vont partir à travers la moelle épinière pour, par exemple, parler ou effectuer un mouvement. Mais suite à un traumatisme ou à certaines maladies graves, ces ordres n'arrivent plus et les patients deviennent incapables de bouger ou même de s'exprimer. Le Neurocommunicator a donc pour but de détecter les intentions directement au niveau du cerveau. Pour cela, le système combine un casque pour recueillir les ondes et un ordinateur qui affiche les choix possibles.

Le Neurocommunicator n'est pas la première interface cerveau-machine au monde. Mais il se distingue par sa rapidité à décrypter les choix et son taux de succès dépassant les 90%. Cette performance vient du fait que le système analyse des ondes très particulières appelées P300.

L'interface est conçue pour afficher jusqu'à 512 choix possibles pour un patient comme allumer la télévision ou exprimer sa faim. Mais les chercheurs l'utilisent déjà aussi pour commander un robot qui peut exprimer des émotions et qui à l'avenir pourrait assister un patient. L'appareil est encore un prototype et le docteur Hasegawa parcourt les congrès scientifiques pour faire des démonstrations et trouver des financements afin de lancer de vrais essais cliniques. Mais les tests à petites échelles sur des patients sont déjà en cours. Les premiers résultats des tests sont encourageants. Après quelques heures d'entraînement, le système peut aussi décrypter les décisions.

 Le Dr Hasegawa espère que le Neurocommunicator sera sur le marché d'ici deux à trois ans. La réalité rattrape peu à peu la science-fiction. Au XXIe siècle, la communication par la pensée ne sera peut-être plus un rêve.