Loi santé : quels changements pour les étudiants en médecine ?

La réforme des études de santé, mesure phare du projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres, vise à augmenter de 20% le nombre de médecins formés notamment en supprimant le numerus clausus.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

C’est une révolution en préparation pour les étudiants en médecine. Dès la rentrée 2020, le numerus clausus sera supprimé. Instauré en 1971, pour réguler la démographie médicale, le numerus clausus a atteint son plus bas niveau dans les années 1990 : moins de 4.000 médecins étaient alors formés chaque année. Depuis, il laisse tous les ans plus de 45.000 étudiants sur le carreau.

La fin du numerus clausus met également un terme au PACES : la première année commune aux études de santé. Selon Clara Bonnavion, présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), c’est un bonne nouvelle : « Cette première année de médecine était très uniformisante. On demandait aux étudiants d’avoir des connaissances très très pointues sur les sciences fondamentales et on évaluait tout ça qu’avec des QCM… », explique-t-elle. «  On était sur quelque chose de pédagogiquement très faible avec un stress énorme pour les étudiants et un concours qui se jouait à une ou deux dates » poursuit-elle.

Diversifier les profils

Ce projet de loi veut aussi mettre fin au profil type des étudiants en médecine issus des bacs scientifiques. Des étudiants en philosophie ou en littérature avec une bonne connaissance scientifique pourront avoir accès à la filière. Pas question pour autant d’ouvrir les vannes. Clara Bonnavion se dit très vigilante sur ce point : « Nos capacités de formation sont déjà très saturées donc on ne va pas pouvoir augmenter le nombre de médecins de manière très significative à moins de faire d’énormes d’investissements autant pédagogiques que structurels » affirme t-elle.

Pour coller à la démographie médicale, des réunions délocalisées entre les agences régionales de santé (ARS) et les universités définiront les besoins en matière de santé. Le numerus clausus laisse donc place à un système de régulation.