35 heures à l'AP-HP : cinquième journée de mobilisation de l'année

Le personnel de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) manifeste ce 17 septembre – pour la cinquième fois depuis le début de l'année – contre le projet de réorganisation du temps de travail défendu par son directeur Martin Hirsch.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
35 heures à l'AP-HP : cinquième journée de mobilisation de l'année

Les revendications des syndicats n'ont pas changé depuis l'annonce en mai du directeur général Martin Hirsch de réorganiser le temps de travail. Elles concernent en premier lieu le maintien des journées de RTT et de repos propres à l'AP-HP, comme les repos octroyés pour la fête des mères.   

Le directeur général des 39 hôpitaux parisiens et de ses 75.000 agents (hors médecins) a lancé une négociation sur l'application des 35 heures qui permettrait "d'économiser plus de 20 millions d'euros" et de "sauver 4.000 emplois par an". L'une des mesures consiste à réduire les plages horaires journalières, afin notamment de diminuer les RTT, alors que les jours de repos non pris s'accumulent sur les comptes épargne temps (ils représentaient 74,7 millions d'euros fin 2014, selon la direction). 

Actuellement, plus de 60% des agents travaillent 7 heures 36 (38 heures/semaine) ou 7 heures 50 (39 heures 10) quotidiennes, et disposent de 18 à 20 jours de RTT annuels, auxquels s'ajoutent des journées propres à l'AP-HP. La direction a proposé d'expérimenter un schéma en 7h30, qui entraînerait la suppression de 3 RTT sur 18 et de deux jours de congés propres à l'AP-HP. Promettant de ne pas descendre en dessous de 15 RTT par agent, elle réaffirmait en juin ne pas vouloir remettre en cause les 35 heures.

Réfléchir à "d'autres organisations de travail"

Pas suffisant pour rassurer les syndicats, qui outre le maintien du nombre de RTT, exigent 10.000 embauches supplémentaires "pour faire face à la hausse d'activité".

"Les agents ne comprennent pas que l’on puisse leur enlever six minutes de travail par jour alors qu'aujourd'hui ils effectuent en moyenne 35 minutes supplémentaires", déplore dans un communiqué la CFDT avant d'ajouter qu'il est "indispensable de travailler sur d'autres organisations de travail".

La direction avance de son côté avoir initié cet été des "études de terrain" pour déterminer comment adapter les rythmes de travail à l'activité des services. "[Il s'agit de] mieux prendre en charge les patients, améliorer les conditions de travail et la performance économique de l'AP-HP", a expliqué Martin Hirsch.

Parmi les contreparties proposées, une mise à disposition de logements pour les personnels de l'AP-HP a été proposée dans le cadre d'un amendement déposé au projet de loi santé, en cours d'examen au Sénat.

Après deux manifestations en mai, l'intersyndicale avait mobilisé le 11 juin jusqu'à 15.000 agents selon les syndicats, entre 3.500 et 3.700 de source policière. À l'occasion d'une quatrième journée d'action, organisée la semaine suivante, ils étaient un peu plus d'un millier dans la rue.

Ce 17 septembre, les syndicats craignent une mobilisation plus faible. "Les ponctions sur les salaires à la veille des vacances ont refroidi les grévistes", explique le secrétaire général SUD-Santé Jean-Marc Devauchelle qui brandit "d'autres formes d'action plus radicales" si les agents ne sont pas entendus, sans préciser lesquelles.