Somnifères : le remboursement des benzodiazépines passe de 65% à 15%

A partir du 1er décembre 2014, le taux de remboursement somnifères de la famille des benzodiazépines passe à 15%, contre 65% aujourd'hui.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Somnifères : le remboursement des benzodiazépines passe de 65% à 15%

Les spécialités hypnotiques à base de loprazolam (Havlane®), estazolam (Nuctalon®), zopiclone (Imovane®), lormetazépam (Noctamide®), nitrazépam (Mogadon®), témazépam (Normison®), zolpidem (Stilnox®) et ne seront plus prises en charge qu'à 15% à compter du 1er décembre. Médicaments "princeps" et génériques sont concernés.

La décision a été publiée au Journal officiel le 14 novembre 2014.

La France compte 4 millions de consommateurs réguliers de ces somnifères (ou "hypnotiques"), ce qui fait du pays l'un des plus gros consommateurs d'Europe.

La commission de la transparence de la HAS avait réévalué fin juillet 2014 l'intérêt de ces médicaments. Le verdict de l'institution était particulièrement sévère : "face à l'effet faible des benzodiazépines sur le sommeil, [la commission] a positionné au plus bas niveau d'intérêt les benzodiazépines hypnotiques et produits apparentés."

Alors que leur durée de prescription est limitée à quatre semaines, leur consommation peut, en pratique, s'étendre sur des mois, voire des années. Or, ces médicaments exposent à des risques d'abus, de dépendance et de sevrage. Ils accroissent le risque d'accidents de la route, peuvent favoriser les chutes et perturber la mémoire chez le sujet âgé, selon l'Agence nationale de sécurité du médicament.

La commission de la transparence, s'inscrivant "dans une démarche de prévention", a donc revu "à la baisse le service médical rendu" des molécules précitées prescrites "dans le cadre de la prise en charge des troubles sévères du sommeil".

"Sur une longue période, la faible efficacité de ces médicaments sur la durée du sommeil, leurs effets délétères et le mésusage constaté ont conduit la commission de la transparence à conclure à un intérêt thérapeutique limité de ces médicaments", précisait la HAS, plaidant pour le développement de l'usage et l'accès aux thérapies non médicamenteuses.

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