Médicaments : des propositions pour améliorer le système d'alerte

Un rapport de la "mission information et médicaments" propose différentes pistes afin de mieux gérer de futures crises liées à des médicaments, comme celle du levothyrox.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

D’après les auteurs du rapport, que Le parisien s'est procuré et qui a été remis le 3 septembre au ministère de la Santé, la représentante de l’association Renaloo Magali Leo et le médecin urgentiste Gérald Kierzek, les pouvoirs publics n’anticipent pas assez les problèmes pouvant être liés aux médicaments et ne tiennent pas réellement compte des signalements et du ressenti des patients. En ce qui concerne le Levothyrox par exemple, "le grand nombre de patients concernés aurait dû inciter les pouvoirs publics à informer plus largement, plus clairement et publiquement", note le document.

Un "effort accru de transparence"

Parmi les propositions du rapport, la création d’une plateforme "Médicament Info Service". Celle-ci serait composée d’un site Internet au langage accessible et d’une ligne téléphonique destinée aux professionnels de santé. La mission demande en outre aux autorités de santé de fournir un "effort accru de transparence", quant aux potentiels effets indésirables des médicaments. Les auteurs du rapport préconisent également une meilleure diffusion de l’information sur l’utilisation des médicaments, notamment dans les programmes scolaires. Enfin, ils proposent de notifier des changements dans la composition des médicaments  via "des messages urgents sur les vitrines numériques des pharmacies" ou des SMS envoyés aux patients.

En réaction à la remise de ce rapport, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé dans un communiqué publié le 3 septembre qu’elle souhaitait "encourager les remontées d’informations de patients et de professionnels de santé par l’élaboration dès 2018 d’une stratégie de promotion de la déclaration des événements indésirables et le développement des technologies permettant de repérer des signaux faibles d’alerte en dehors du système de pharmacovigilance".

Agnès Buzyn compte par ailleurs confier la communication d'urgence à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et créer une source d'information unique via le portail sante.fr. Pour la première fois par ailleurs, les patients seront représentés au Comité économique des produits de santé (CEPS), l’instance qui négocie avec les laboratoires les prix des médicaments remboursés et les rabais, a-t-elle ajouté.