Greffe de rein : plus efficace et moins chère que la dialyse

La transplantation rénale sauve des vies. Mais, elle est aussi moins coûteuse pour la Sécurité sociale que la dialyse. C'est l’avis du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie. Des recommandations qui rejoignent celle de la Haute Autorité de Santé et des associations de patients. Mais, à ce jour, 12.000 patients sont en attente d’une transplantation rénale. Principal obstacle : le manque de greffons.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Le nombre de patients atteints d’insuffisance rénale est en constante augmentation. Selon les derniers chiffres de l'Agence de la biomédecine, ils sont 79.355 en insuffisance rénale chronique terminale. Si la hausse se confirme dans les années qui viennent, l’Assurance-maladie évalue à 5 milliards le coût de leur prise en charge en 2025.

Développer la dialyse à domicile

Pour tenter de limiter le déficit de la Sécurité sociale, le Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM) préconise le développement de la dialyse à domicile, moins onéreuse que celle réalisée dans un établissement spécialisé. Mais les patients ne seraient pas assez informés de cette possibilité.

Selon Thinga Nguyen, directrice de structures des dialyses à l’association Aura, à Paris, "certains établissements pourraient être tentés d’orienter plus facilement les patients vers les modalités les plus lourdes et par conséquent les mieux rémunérées. Je crois qu’il faut respecter le souhait et la capacité des patients à être autonomes. Il est certain que, par rapport à l’Assurance-maladie, une orientation qui ne serait pas optimale pourrait conduire à des surcoûts."

Un confort pour les patients

En deux ans, c'est devenu une routine pour Christophe Ramothe. Avec l’aide de sa femme, six fois par semaine, il réalise ses dialyses lui-même à domicile. "Pendant ma séance, je peux profiter de mes enfants. Généralement, on regarde la télé ensemble. Ce sont des choses que je n’avais pas avant." 

Avant, ce père de famille devait se rendre dans un centre spécialisé pour effectuer 4 heures de dialyse après le travail. Sans que Christophe sache pourquoi, ses reins ont cessé de fonctionner lorsqu’il était enfant. Les déchets s'accumulent dans son corps. Pour empêcher son organisme de s'empoisonner, il a besoin de faire une dialyse pour épurer son sang. Une solution faute de mieux. Christophe est, en effet, sur liste d’attente pour obtenir une greffe de reins.

La greffe reste la solution la plus efficace

Tous les experts s’accordent pour dire que le meilleur traitement de l'insuffisance rénale terminale reste la greffe. Elle permet d'augmenter la qualité et l'espérance de vie des malades. Et, en plus, elle est moins coûteuse pour le système de santé. Mais le parcours vers la transplantation est souvent semé d'embûches. Les greffons ne sont pas suffisamment nombreux pour faire face aux besoins. Résultat : la France est à la traîne par rapport à ses voisins européens. En France, 60% des malades de 20 à 64 ans sont greffés contre 65% en Angleterre et en Espagne, 73% aux Pays-Bas et 81% en Norvège.

Développer le don de rein du vivant

Si l’information est primordiale pour augmenter le nombre de donneurs, l’association de patients Renaloo propose aussi de promouvoir le don de rein de son vivant. Très peu développé en France, ce don fait encore peur.

Valérie Chigot, directrice de l’association, explique : "on peut vivre avec un seul rein. Mais, si ce rein se met à ne plus fonctionner, on peut se trouver en situation d’être en attente d’un greffon. Nous demandons que les personnes, qui ont donné de leur vivant un rein, se retrouvent en haut de la liste, soient prioritaires pour recevoir à leur tour un greffon. Ce serait une compensation et une façon symboliquement de les remercier, de valoriser ce don".

Enfin, dernière piste pour faire des économies : il faut améliorer la prévention et le dépistages des maladies rénales.