Vivre le deuil : comment apprivoiser la douleur ?

Le décès de ma fille de 5 ans d'un cancer m'a appris que le temps n'aidait pas forcément à aller mieux, on essaie tous les jours d'apprivoiser la douleur !

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Christophe Fauré, psychiatre, et avec Marie Tournigand, présidente de l’association Empreinte - Vivre son deuil :

"On vit avec la douleur. Le coeur du "travail de deuil", du chemin en tout cas, c'est de faire en sorte qu'on puisse vivre avec cette cicatrice, que ce soit le moins douloureux possible, le moins réactivé possible dans des événements futurs. L'accompagnement permet de se sentir moins seul, mieux compris et de prendre soin de cette cicatrice pour qu'on puisse vivre avec."

"Le temps tout seul ne suffit pas. Il faut mettre quelque chose d'autre qui accompagne le temps de cicatrisation. Il faut pouvoir parler de la personne qu'on a perdue, raconter les circonstances de son décès, raconter le lien qu'on avait avec elle encore et encore pendant très longtemps… Il faut trouver les interlocuteurs.

"Dans l'immense majorité des cas, car il y a bien sûr des exceptions, les personnes ont besoin de parler de leur enfant même après un an, deux ans… Il faut dire son nom, évoquer des souvenirs heureux que l'on a. Les gens ont peur de l'évoquer car ils ont peur de remuer le couteau dans la plaie. Mais au contraire, si on ne dit rien, c'est le silence qui remue le couteau dans la plaie parce qu'on rejoint toujours cette peur viscérale d'oubli, qui est attachée au vécu du deuil. Et deux ans après, quand une personne lors d'un dîner évoque l'épouse décédée… cela fait du bien."