Crash de la Germanwings : comment identifier les victimes ?

Le crash de l'avion de la compagnie allemande Germanwings a fait 150 victimes. L'appareil s'est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence, entre Digne et Barcelonnette, dans une zone montagneuse très difficile d'accès. La vaste opération de recherche et d'identification des corps a débuté ce matin.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Après le crash de la Germanwings, la difficile recherche des corps a commencé.
Après le crash de la Germanwings, la difficile recherche des corps a commencé.

Retrouver les 150 morts du vol de la Germanwings et les identifier : c'est la mission des dix médecins légistes présents actuellement sur les lieux du crash. Des centaines de pompiers et gendarmes sont également mobilisés pour rassembler ce qui reste des corps.

Conditions de travail difficiles

La recherche s'annonce compliquée. Les opérations ont lieu dans le massif des Trois-Evêchés, entre Digne et Barcelonnette, une zone difficile d'accès où les sommets culminent jusqu'à 3.000 mètres. La dispersion des débris de l'avion s'étend sur près de 4 hectares. Difficulté supplémentaire : les corps ont été pulvérisés par le choc du crash. Selon un enquêteur de la gendarmerie qui s'est rendu sur place, les plus grands morceaux de corps repérés ne seraient "pas plus grands qu'un attaché-case".

Un travail de fourmi en perspective pour identifier les corps

Les médecins légistes vont devoir procéder comme des archéologues et passer la zone de l'accident au peigne fin, mètre carré par mètre carré. Le moindre fragment de corps sera autopsié en vue d'identifier les victimes. Pour le Dr Michel Sapanet, directeur de l'unité médico-légale au CHU de Poitiers, "il va falloir parcourir l'ensemble du terrain pour rechercher tout ce qui peut ressembler à des éléments humains, forcément très altérés : des fragments anatomiques, un pied, une tête...ou alors un corps en connexion anatomique mais très déformé et écrasé". Selon le Dr Sapanet, l'état des corps va obliger les médecins légistes à laisser de côté les méthodes traditionnelles d'identification (études des prothèses, des pacemakers, de la dentition...) pour se tourner "d'emblée vers des analyses génétiques".

Les enquêteurs en relais des médecins

Une fois les résultats obtenus, les médecins légistes passeront le relais aux enquêteurs. Leur rôle sera de prélever l'ADN des victimes à leur domicile (sur une brosse à cheveux ou une brosse à dents), pour le comparer à l'analyse génétique. Si elle ne donne rien, les enquêteurs feront des prélèvements d'ADN sur leurs proches. Les médecins ont un mois pour assembler toutes les infos possibles sur les lieux du crash.