La coloscopie : à l’intérieur du côlon

Peu confortable car elle explore une des parties les plus intimes du corps, la coloscopie permet de repérer d’éventuelles lésions dans le côlon. Elle est utile dans le dépistage du cancer du côlon et de nouvelles techniques permettent de la rendre moins désagréable.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qu’est-ce que la coloscopie ?

La coloscopie n'est pas un examen très agréable mais à partir d'un certain âge, il est indispensable pour permettre de retrouver des lésions dans le côlon.

Au total, les intestins mesurent 7,60 mètres. L'intestin grêle s'étend sur 6 mètres et le côlon, sur 1,60 m. A une extrémité, on trouve l'estomac, et à l'autre, le rectum, qui débouche sur l'anus.

Les aliments sont d'abord digérés dans l'estomac puis transportés dans l'intestin, où tous les nutriments sont absorbés et passent dans le sang.

Le côlon sert essentiellement à stocker les matières qui ne seront pas utilisées par le corps. Il permet de réabsorber l'eau contenue en excès dans les aliments. Ceux-ci sont ensuite évacués sous forme de selles par l'anus, après un passage dans le rectum.

L'intérieur du côlon est tapissé d'une muqueuse composée de replis. Celle-ci est soumise à de nombreuses agressions et exposée à diverses affections, comme le cancer, des maladies inflammatoires chroniques mais aussi des polypes ou de simples troubles fonctionnels, moins graves et moins gênants, qui sont souvent liés au stress et à un mode de vie inadapté.

Coloscopie, une vue de l’intérieur

Concrètement, une anesthésie générale est souvent réalisée à cause du caractère désagréable de l'examen. Dans certains cas, la coloscopie n'est pas suffisante et il faut ajouter des examens complémentaires, comme une radio de l'intestin.

Il peut exister des complications à ce geste, comme une perforation de la paroi ou une hémorragie, heureusement tout à fait exceptionnelles.

Dans tous ces cas, la coloscopie permet de faire le point sur l'origine de douleurs, de ballonnements ou encore de saignements. C'est aussi l'examen de référence pour dépister un cancer du côlon.

En plus de ce dépistage, la coloscopie peut être l'occasion d'effectuer un geste chirurgical, en enlevant des polypes, ou plus fréquemment de réaliser une biopsie, en faisant des prélèvements. Celle-ci permet d'affirmer ou infirmer le diagnostic de cancer du côlon.

Les bénéfices de la coloscopie

Une étude de 2022 a jeté un pavé dans la mare, en estimant que la coloscopie n'avait pas de bénéfice sur la mortalité à 10 ans. La coloscopie permet bien de diminuer le risque de cancer colorectal grâce au dépistage de lésions précancéreuses comme les adénomes. 

L'étude a toutefois des failles méthodologiques et ne reproduit pas ce qu'il se passe dans la réalité. L'American Society for Gastrointestinal Endoscop a publié un communiqué, rappelant le résultat de nombreuses études : la coloscopie réduit de 50% la mortalité.      

Coloscopie classique et coloscopie virtuelle

C'est un examen très important, puisque chaque année, près de 16 000 personnes meurent de ce cancer et 36 000 nouveaux cas sont détectés. Or, lorsqu'il est diagnostiqué très tôt, les patients ont quasiment 100 % de chance de guérir.

Sans anesthésie, il existe une autre technique moins invasive : la coloscopie virtuelle est utilisée pour les patients fragiles.

La coloscopie est pourtant négligée en France mais des départements "pilotes" sont en train de tester l'intérêt du dépistage systématique du cancer colorectal. En effet, il n'y a pas de réelle politique de dépistage, alors que le côlon est la localisation la plus fréquente des cancers digestifs.