Elle perd ses triplés. La Sécu lui demande de rembourser l'argent de son congé maternité

Une jeune femme a été sommée de rembourser 845 euros à sa Caisse d'Assurance Maladie après la perte de ses triplés, à 5 mois de grossesse. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Elle perd ses triplés. La Sécu lui demande de rembourser l'argent de son congé maternité

Après la perte de ses triplés à 21 semaines de grossesse, Mégane Baltes, 23 ans, a dû encaisser un deuxième choc : une demande de remboursement de la part de la Sécurité sociale, qui lui avait versé ses allocations de congé maternité. Les faits ont été rapportés par le Journal de Saône-et-Loire. La jeune Chalonnaise a entamé une procédure pour faire annuler la dette. Face à la médiatisation de l’histoire de Mégane, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie lui a présenté ses excuses et a proposé une conciliation.

Une grossesse très compliquée qui finit par s’interrompre

En août 2017, Megane Baltes trombe enceinte de triplés. La grossesse se passe mal et la jeune femme, qui exerce un travail physique, est mise en arrêt maladie. "Mon corps n’arrivait pas à faire face à cette grossesse. J’ai  perdu beaucoup de sang, et j’ai du être hospitalisée à trois reprises", se souvient-elle. A la 17è semaine, parce qu'elle est enceinte de triplés, elle commence à toucher des allocations de congé maternité. A la suite d’une "énième complication", la poche des eaux se fissure et une infection finit par provoquer l’accouchement prématuré. "J’ai perdu mes bébés à 21 semaines et 6 jours" précise-t-elle.

845 euros à rembourser

Un mois après la fin de sa grossesse, Megane Baltes reçoit une lettre de l’Assurance Maladie. Le courrier l’informe qu’elle a reçu un trop-perçu de 845 euros et qu’elle doit rembourser cette somme. "Il m’était notifié que, comme j’avais accouché avant la 22e semaine de grossesse, le seuil de viabilité fixé par l’OMS à partir duquel on peut prétendre au congé maternité, la CPAM avait décidé de rebasculer mon congé maternité, même pour la durée déjà consommée, en arrêt maladie." Cette notification d’indu lui fait l’effet d’ "une bombe". "Je ne m’attendais pas qu’on me réclame l’argent que j’ai utilisé pour vivre", reconnaît-elle.

Contestation et recours

Mégane conteste la dette par courrier, mais la Caisse campe sur ses positions. "Comme mes interlocuteurs ne voulaient rien savoir, j’ai saisi le tribunal des affaires de la sécurité sociale (TASS)", explique-t-elle. La somme est bloquée et l’audience est fixée à janvier 2019.

La CPAM reconnaît un "manque d’empathie"

Après que les journalistes se sont emparés de son histoire, la directrice adjointe de la Caisse Primaire d’Assurance-maladie (CPAM) de Saône-et-Loire a contacté Mégane le 17 octobre. "Elle m’a présenté ses excuses au nom de la direction", relate la jeune femme. La CPAM de Saône et Loire s’est aussi exprimé sur son compte twitter. "Nous présentons nos excuses au couple touché par la perte de ses triplés. Nous déplorons notre manque d’empathie et nous avons d’ores et déjà proposé une médiation en vue d’une solution humainement acceptable", peut-on y lire.

La CPAM, jointe par notre rédaction, a aussi exprimé ses regrets mais n’a pas souhaité s’exprimer davantage sur le dossier de Megane Baltes, qui est actuellement en cours d’étude.  Mégane , qui se dit "contente", mais aussi "en colère " après 10 mois de bataille devrait être fixée sur sa situation la semaine prochaine.