Le travail (de nuit) c'est (pas) la santé

Si vous travaillez en dehors des horaires dits normaux : soit cinq jours consécutifs de 7 heures à 20 heures avec deux jours de repos, vous augmentez votre risque de tomber malade selon l'INRS.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Travail de nuit, travail qui nuit
Travail de nuit, travail qui nuit

Ils sont artisans, infirmiers, policiers ou encore ouvriers. Des métiers très différents, pourtant, ils ont un point en commun : ils travaillent tous de nuit, entre 21 heures et 6 heures du matin. Première conséquence, ils perdent une nuit de sommeil par semaine. Deuxième effet, l'exposition à la lumière pendant la nuit perturbe l'horloge biologique située dans le cerveau. C'est elle qui commande toutes les secrétions de l'organisme comme celle de l'hormone du sommeil : la mélatonine. Telles sont les conclusions d'un travail de l'INRS.

Selon une étude de l'Inserm datant de 2012, son dérèglement pourrait être à l'origine de l'augmentation de cas de cancer du sein. Selon Damien Léger, médecin des troubles du sommeil, "la mélatonine est très sensible à l'éclairage. Les femmes qui travaillent la nuit sont éclairées et donc secrètent moins de mélatonine que celles qui travaillent pendant la journée. Conséquence : la mélatonine qui a un effet antioxydant antimitotique est moins présente dans l'organisme et donc les cancers, les maladies infectieuses peuvent se développer plus facilement".

Travail de nuit, travail qui nuit

Si le lien entre cancer et travail de nuit n'est pas encore clair, il est prouvé que le travail en horaires décalés provoque bien des troubles du sommeil et des troubles métaboliques comme la prise de poids. Selon l'ANSES, l'agence nationale de sécurité sanitaire et du travail, pour épargner la santé des salariés, des mesures s'imposent. "Ce qui peut être recommandé, c'est d'abord d'avoir des horaires de travail qui puissent permettre de minimiser les perturbations des rythmes biologiques. La deuxième chose, c'est de regarder les parcours professionnels des gens et en particulier de bien resserrer la surveillance médicale chez les gens qui ont été exposés pendant longtemps au travail de nuit parce que ces personnes risquent d'avoir les effets sanitaires les plus importants à long terme".

Si quelques entreprises ont déjà renoncé au travail de nuit, il reste beaucoup d'efforts à réaliser. En vingt ans, le nombre de travailleurs de nuit a doublé en France. Plus de dix millions de personnes travaillent en horaires atypiques et s'exposent à des maladies chroniques.