L'hôpital de Nancy mis en examen pour le décès d’un enfant de quatre ans

Le 1er mai 2015, le petit Timéo avait succombé à une surdose mortelle de médicament après avoir été admis au CHRU de Nancy. L’hôpital a été mis en examen, en novembre dernier, en tant que personne morale.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
L'hôpital de Nancy mis en examen pour le décès d’un enfant de quatre ans

Au printemps 2015, Timéo, un enfant de 4 ans qui souffrait de problèmes cardiaques, avait été admis au CHRU de Nancy pour des douleurs aux jambes. Il y était décédé après avoir reçu une très forte dose de colchicine, un anti-inflammatoire utilisé notamment contre les crises de goutte, et un antibiotique, l’azithromycine, dont l’association avec la colchicine est théoriquement contre-indiquée.

Mise en examen en tant que personne morale

Alors qu’une information judiciaire pour homicide involontaire avait été rapidement ouverte par le parquet de Nancy, aucune mise en examen n’avait été prononcée jusqu’à l’automne dernier.

C’est une information parue dans l’Est Républicain, ce mardi 14 mars, et confirmée à l’AFP par l'avocat de la famille, Me Gérard Welzer, qui a révélé que le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy avait été mis en examen en novembre 2016, en tant que personne morale.

Une succession d’erreurs médicales ?

Pour Elodie Gaire, la mère du petit garçon, au moins trois personnes physiques pourraient être poursuivies dans cette affaire: celle qui s'est trompée dans la dose de colchicine, multipliant par 16 la quantité qu'aurait dû recevoir l'enfant, celle qui lui a prescrit un autre médicament qui n'aurait pas dû être mélangé à la colchicine et le médecin de garde qui ne s'est pas déplacé quand l'enfant a été pris de vomissements et de diarrhées.

"La colchicine devrait être un produit extrêmement surveillé, parce que la différence entre la dose mortelle et la dose non-mortelle est infime", a expliqué Mme Gaire, qui déplore "beaucoup trop de laisser-aller" dans le suivi de son fils.

"Pour la famille, c'est un premier pas, mais elle estime que, dans le dossier, il y a suffisamment d’éléments pour montrer les fautes pénales de certaines personnes physiques", a commenté l'avocat.

De son côté, l’hôpital de Nancy a signalé, par la voie de son avocat, Me François Robinet, " (apporter) son soutien à la partie civile pour faire en sorte que des événements comme ceux-ci n'aient plus à se reproduire au sein du CHRU"