L'ablation de la prostate robot-assistée bientôt remboursée par la Sécu ?

La Haute Autorité de santé (HAS) a rendu un avis favorable au remboursement de l'ablation de la prostate robot-assistée dans le traitement du cancer localisé de la prostate, tout en précisant que cette modalité chirurgicale était sans progrès majeur par rapport aux techniques déjà existantes.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
L'ablation de la prostate robot-assistée bientôt remboursée par la Sécu ? (Image d'illustration)
L'ablation de la prostate robot-assistée bientôt remboursée par la Sécu ? (Image d'illustration)

Dans son avis, la HAS précise qu'elle a rendu un avis favorable à l'inscription de cette intervention sur la liste des prestations remboursées par la Sécurité sociale dans la mesure où elle "peut représenter une des modalités possibles de prostatectomie totale lors d'un traitement d'un cancer de la prostate localisé" même si elle ne présente pas de "valeur ajoutée démontrée par rapport aux autres techniques".

En 2015, près de 40% des quelque 20.000 prostatectomies totales (ablations complètes de la prostate) ont été réalisées avec l'aide de robots chirurgicaux, selon la HAS. Le nombre des établissements de santé équipés en robots chirurgicaux est pour sa part passé de 39 en 2011 à 84 en 2015.

La prostatectomie totale est le traitement de référence dans les cancers de la prostate localisés et potentiellement agressifs. "Les données disponibles indiquent une diminution des pertes sanguines avec le robot comparativement à la chirurgie ouverte ainsi qu'une durée d'hospitalisation moindre", souligne la HAS.

Mais elle ajoute que rien ne permet à ce stade de conclure à une plus grande ou plus faible efficacité de la prostatectomie robot-assistée dans le traitement du cancer, ni qu'elle diminue les incontinences urinaires et les problèmes d'érection, par rapport aux deux autres techniques chirurgicales, que sont la prostatectomie totale par chirurgie ouverte et la prostatectomie totale par laparoscopie (ou cœlioscopie) conventionnelle (effectuée grâce à des incisions minimes dans la cavité abdominale).

La HAS relève par ailleurs que le développement des interventions robot-assistées dans les hôpitaux implique d'importantes contraintes, notamment au niveau de l'organisation et de la gestion des risques et de la formation des équipes chirurgicales.