Des cellules nasales pour réparer la colonne vertébrale : une première ?

L'opération est unanimement présentée dans la presse comme "la toute première du genre" : Darek Fidyka, un homme paralysé jusqu'à la taille à la suite d'une agression au couteau, a pu retrouver l'usage de ses jambes après une transplantation de cellules nerveuses prélevées dans son nez. Pourtant, de nombreux patients ont déjà bénéficié de cette procédure... En quoi s'agit-il donc d'une première ? François Nataf, neurochirurgien à l'hôpital Sainte Anne, était l'invité du Magazine de la Santé sur France 5, pour apporter un éclairage sur cette actualité.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Photo : Darek Fidyka remarche de nouveau, suite à une greffe de cellules olfactives engainantes. (source : BBC) - Vidéo : entretien avec le Dr François Nataf, neurochirurgien
Photo : Darek Fidyka remarche de nouveau, suite à une greffe de cellules olfactives engainantes. (source : BBC) - Vidéo : entretien avec le Dr François Nataf, neurochirurgien
Erica Nader, première patiente a avoir bénéficié d'un traitement par OEC en 2002. (DR)
Erica Nader, première patiente a avoir bénéficié d'un traitement par OEC en 2002. (DR)

Selon la presse britannique, qui se réfère à un article devant être publié ce 21 octobre dans une revue médicale, Darek Fidyka, un Bulgare, serait "la première personne au monde à se remettre d'une déchirure totale des nerfs de la colonne vertébrale".

L'opération aurait été menée par une équipe de médecins polonais dirigée par le Dr Pawel, de l'université de Wrocław (Pologne). Les chirurgiens ont utilisé des cellules nerveuses du nez du patient (cellules olfactives engainantes, ou OEC) sur lesquelles les fibres nerveuses ont pu se reconstituer.

M. Fidyka peut désormais marcher avec un déambulateur et a pu reprendre une vie normale, conduire une voiture, quatre ans après son agression.

Une première ?

Il y a une douzaine d'années, deux équipes – portugaises et chinoises – ont débuté les premières transplantations d'OEC chez l'homme pour traiter différentes pathologies, au nombre desquelles les lésions de la moelle épinière.

Initialement, l'équipe portugaise utilisait des OEC prélevées directement sur la muqueuse (sans culture), tandis que l'équipe chinoise employait des OEC dérivées de cultures de cellules prélevées sur des bulbes olfactifs d'embryons.

Quelle est la spécificité du traitement mis en œuvre par l'équipe polonaise ? Toutes les explications à 13h40, ce mardi, sur France 5.