Un homme jugé pour avoir transmis le virus du sida à sa compagne

Un homme comparaît ce 8 décembre devant la cour d’assises du Gard pour avoir transmis entre 2005 et 2007 le virus du sida à sa compagne, alors âgée de 16 ans et qui ignorait dans un premier temps qu’il était contaminé.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
En 2016, la cour d'appel de Lyon avait déjà relaxé Jean Mercier.
En 2016, la cour d'appel de Lyon avait déjà relaxé Jean Mercier.

L’accusé, Rui Filipe Da Rocha de Sousa, âgé de 39 ans, est renvoyé devant la cour d’assises pour "administration de substance nuisible suivie de mutilation ou infirmité permanente par une personne étant ou ayant été concubin avec préméditation".

La victime, Vanessa, avait déposé plainte en septembre 2010, puis en janvier 2012, "pour éviter qu'il ne recommence" avec d'autres filles, selon son avocate, Me Laurence Bourgeon. Ce n'est que plusieurs mois après avoir débuté une relation amoureuse, en 2005, avec M. Da Rocha, de douze ans son aîné, qu'elle avait été alertée par le frère de ce dernier de sa séropositivité.

Les analyses réalisées en mars 2006 avaient révélé sa contamination récente par le VIH, mais elle avait continué à avoir des relations sexuelles non protégées jusqu’à leur séparation quand elle était enceinte de trois mois.

L'homme soutient que sa compagne savait qu'il avait le sida

Lors de son audition, M. Da Rocha avait affirmé que sa petite amie connaissait son état de santé et qu’ils n’avaient pas utilisé de protection en pleine conscience. Il avait en outre soutenu penser que le virus ne se transmettait que par le sang et qu’il ne pouvait pas contaminer ses partenaires puisqu'il suivait un traitement. Son entourage et ses partenaires ont indiqué qu’il ne parlait pas spontanément de sa maladie de crainte d'être rejeté avant d’avoir des relations sexuelles sans préservatif.

Toxicomane depuis l’âge de 13 ans, il avait appris sa séropositivité à 25 ans et était suivi médicalement, d'abord au Portugal, son pays d’origine, puis en France. Vanessa, qui a depuis eu un second enfant, sain comme le premier, "a été détruite moralement, n’accepte pas encore aujourd’hui sa maladie et prend son traitement en dents de scie", a indiqué Me Bourgeon, qui espère que ce procès lui "fera réaliser que ce n’est pas de sa faute et qu’elle mérite d’être soignée". "Elle était à un âge où elle n’avait pas l’information, alors que lui était suivi depuis des années", a-t-elle ajouté.

L’accusé, qui encourt 15 ans de réclusion criminelle, pourrait être jugé par défaut : placé sous contrôle judiciaire en 2013, il ne s'est plus manifesté auprès de la justice.